A l’occasion de la 17e édition du Salon International de l’Artisanat de Ouagadougou (SIAO), les visiteurs doivent débourser 200 FCFA pour parquer leur motocyclette. Ce tarif, jugé accessible par certains, soulève des questions chez d’autres. Mais, les gérants de parking, eux, se frottent les mains.
Au deuxième jour du Salon International de l’Artisanat de Ouagadougou (SIAO), les visiteurs affluent par milliers pour voir de visu l’évènement qui réunit une trentaine de pays à Ouagadougou. Dans un pays, où la majorité des habitants se déplace par motocyclette, ce genre d’évènement est une occasion pour les gérants de parking de se faire de l’argent. Si habituellement le prix du parking est fixé à 100 FCFA, au SIAO, ce prix s’élève à 200 FCFA.
Un prix qui est accessible à tous les visiteurs, selon Amza Sinaré, gérants de parking à l’entrée du SIAO. « Pendant les évènements, avec les attroupements, c’est difficile de protéger les motos. Nous prenons un risque énorme, donc payer 200 F CFA pour ça, c’est trop petit. Tu ne peux pas payer une moto à plus de 300 000 F CFA et refuser de payer 200 F CFA au SIAO pour un évènement de chaque 2 ans », a-t-il soutenu, avouant que l’espace occupé pour la protection des motos est loué et ils paient les taxes.
Ainsi, il invite les visiteurs à ne pas voir le prix du parking, mais plutôt le risque de perdre leurs motos, s’ils ne les mettent pas dans un parking.
Collé à ce dernier, Souleymane Ouedraogo, un autre gérant de parking, rencontre les mêmes soucis de prix. « Il nous arrive que quelques visiteurs refusent de payer les 200 FCFA, qu’ils trouvent chère. Comme d’habitude les gens s’attendent à 100 FCFA, il y a aussi le risque de vol des engins et les plus récurrents sont les pertes des tickets par certains visiteurs », a-t-il ajouté. Souleymane Ouédraogo, a ajouté qu’en cas de perte de ticket, il y a des conditions à prendre à leur niveau avant que l’intéressé rentre en possession de son engin. « Nous demandons à voir la carte grise de la moto, nous enregistrons les papiers d’identité de la personne sur un registre, puis, nous demandons la présence de deux témoins, avant de libérer l’engin », a précisé Souleymane Ouedraogo.
Pour le visiteur, Aboubacar Oubda, le tarif des parkings est compréhensible. « À l’ouverture j’étais là, ils m’ont dit que c’est 200 FCFA. Je m’y attendais. Je n’ai pas discuté. Je trouve que le prix est proportionnel à l’espace, la location et tout », pense-t-il.
Du reste, il a invité les autres visiteurs à ne pas négliger le parking en regardant le prix. « Une perte de moto, dans ces temps qui courent, fera plus mal que les 200 F CFA à payer aux gérants de parking », a-t-il précisé.
Contrairement à M. Oubda, Malick Koudougou n’est pas du même avis sur le tarif. « Pour un grand évènement de ce genre, les prix doivent même baisser, parce que ces évènements drainent toujours du monde. Pourquoi augmenter le prix ? Pour faire plus de profits ? C’est dommage qu’on pense toujours à l’argent qu’on gagne, plutôt que l’intérêt du collectif », s’est-il indigné.
Malgré tout, et en dépit des mécontents, pour ce qui est des recettes, les gérants de parkings se frottent les mains. C’est le cas de Souleymane Ouedraogo. Il ne se plaint pas de l’affluence au SIAO cette année. Pour le moment, il dit bien rentabiliser. Il a avoué qu’en deux jours d’activité, ses recettes avoisinent les 60 000 FCFA. Même son de cloche chez son voisin. « Nous sommes là à partir de 6 heures pour ne rentrer qu’autour de zéro heure. Vous comprendrez que c’est un travail difficile et à risque. Donc ne voyez pas seulement l’argent qu’on gagne. Oui 200 F CFA par moto et vu le nombre de visiteurs, c’est beaucoup. On remercie Dieu », s’est satisfait Amza Sinaré.
En rappel, cette édition du SIAO se déroule du 25 octobre au 3 novembre 2024 sous le thème : « Artisan africain, entrepreneuriat des jeunes et autonomisation ».
Guibrina Kaboré (Stagiaire)
Minute.bf