À l’occasion de ses journées portes ouvertes qui se tiennent du 31 juillet au 3 août 2023, le Centre de Contrôle des Véhicules Automobiles (CCVA) a fait don de matériels médicaux d’une valeur de 5 millions de FCFA au service traumatologique de l’hôpital Yalgado Ouédraogo, ce lundi 31 juillet 2023. Le don a été réceptionné par le ministre en charge des infrastructures, représentant le ministre des transports, des mains de la Directrice générale du CCVA, qui a son tour l’a remis au ministre de la santé.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 1,35 millions de personnes meurent chaque année dans les accidents de la circulation. 20 à 50 millions y sont blessés avec une invalidité pour certaines d’entre elles. Toujours, selon l’OMS, le taux de mortalité imputable aux accidents de la route en Afrique reste bien plus élevé que la moyenne mondiale, avec 26,6 décès pour 100 000 habitants contre 9,3 décès pour 100 000 habitants pour l’Europe et 17,4 décès pour 100 000 habitants à l’échelle mondiale. Ces accidents constituent la première cause de mortalité chez les jeunes de moins de 29 ans. C’est dire d’un tel constat, selon Adama Luc Sorgho, ministre en charge des infrastructures, représentant le ministre des Transports, qu’il est évident que les accidents mortels consécutifs à l’insécurité routière sont devenus une problématique de santé publique.

Le ministre Sorgho a donc félicité le Centre de Contrôle des Véhicules Automobiles (CCVA) pour ce don qui vient à point nommé aider les victimes des accidents de circulation routière. Dans la série d’activités programmées se trouve en bonne place ce don qui a lieu en marge des 72 heures du CCVA. Ce don est composé de 15 lits médicaux, 40 matelas mousses spéciales, 3 fauteuils roulants, 2 poubelles et bien d’autres. Le coût global est évalué est à 5 millions de FCFA.
Pour le ministre en charge de la santé, Dr Robert Lucien Kargougou, ce don vient combler un certain nombre de gap au service des urgences traumatologiques de cet établissement de santé.

« Ce don est très pertinent dans ce sens qu’il rentre dans le cadre de notre stratégie d’amélioration, du renforcement des capacités d’accueil des urgences traumatologiques de l’hôpital Yalgado Ouédraogo. Il est souvent coutume de voir les couloirs de ce service bonder de patients issus d’accidents de la voie publique. Depuis quelques mois nous avons mis en place une stratégie pour renforcer les capacités d’accueil au travers d’une subvention spéciale de 500 millions de FCFA que le ministère de la santé a fait à cet établissement. Donc, normalement avec ce don du CCVA, cela vient renforcer ses capacités en terme d’équipements. Merci au CCVA et nous avons encore de la place pour accueillir d’autres équipements », a-t-il salué. Le directeur de l’hôpital Yalgado Ouédraogo a lui aussi salué à sa juste valeur le don reçu par son établissement. C’est d’une « valeur inestimable », a-t-il dit.
« Faire la visite technique c’est sauver sa vie et préserver la vie des autres dans la circulation »
La Directrice générale du CCVA, Zalissa Koumaré/Ouillio, a relevé le lien qui existe entre la santé de l’automobile et la santé de l’usager sur la route. En effet, à l’en croire, quand un véhicule n’est pas entretenu, quand il n’a pas fait la visite technique, la chose à craindre est un accident de la circulation et le plus souvent l’on enregistre des morts et des blessés. Lesquels blessés sont conduits immédiatement au centre traumatologique pour une prise en charge. « Donc, le CCVA qui est chargé de l’état technique des engins, de donner le quitus pour qu’un véhicule puisse circuler en toute quiétude sur la route s’est vu interpeller par ces accidents », a-t-elle déclaré. C’est du reste les motivations qui ont conduit le CCVA à faire ce don de matériels médicaux.

D’après les confidences de Zalissa Koumaré/Ouillio, c’est un don destiné particulièrement aux blessés de la circulation routière, parce que « émanant [souvent] de véhicules malades sur la route » et de façon générale à l’ensemble des blessés qui se présenteront au service traumatologique. Il faut le noter, ce don intervient à la veille des 72 heures que le CCVA organisent sous le thème : « Visite technique et citoyenneté, facteurs de préservation des vies et de développement socio-économique ».
Au programme de ces journées portes ouvertes, plusieurs actions seront posées par le CCVA. Il s’agira, notamment, de la cérémonie de lancement suivie d’une communication sur la sécurité routière animée par les experts du CCVA et les experts du service traumatologique. Cette communication va dégager les liens étroits entre l’état de l’automobile et la santé de l’usager de la route. Ensuite le jour 2 sera consacré à une grande sensibilisation sur les axes routiers au niveau de Ouagadougou en vue de montrer aux automobilistes les effets néfastes des véhicules anarchiquement transformés ; les sensibiliser aussi aux conséquences de l’excès de vitesse des véhicules de transport en commun de personnes, les bus et cars, qui transportent plusieurs personnes sur les routes et la sensibilisation des automobilistes sur la nécessité de présenter leur véhicule à la visite technique. « Parce que, faire la visite technique, c’est sauver sa vie et préserver la vie des autres dans la circulation », a incité la directrice générale du CCVA.
Le troisième et dernier jour, sera consacré à faire un cross motorisé. Il s’agit d’une sensibilisation au port du casque. « Porter le casque permet d’amortir le choc et ça permet de préserver sa vie », a souligné Mme Zalissa Koumaré/Ouillio.

Enfin au programme des 3 jours , le CCVA se prêtera à l’exercice de contribution à l’effort de paix. La Directrice générale a annoncé faire un geste au profit des populations déplacées internes, à travers un don qui sera remis au ministère en charge de l’action humanitaire. Et pour clore en beauté, le CCVA va organiser une séance d’aérobic dans l’espoir que ces 3 jours de sensibilisation puissent impacter positivement la sécurité routière au Burkina Faso.
En guise d’information, le CCVA a été créé en 1986 sous la forme d’un Etablissement privé à caractère industriel et commercial (EPIC). Transformé en société d’Etat en 1999, il est cogéré par des privés depuis 2010. Sa mission est d’assurer la visite technique des véhicules et automobiles et des motocycles, diagnostiquer les automobiles et véhicules spéciaux. Il dispose d’une expertise en automobile, industrie et incendie et fait de la formation des acteurs de la sécurité routière.
Mathias Kam
Minute.bf