jeudi 19 juin 2025
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Sahel : « Les groupes terroristes imposent des impôts aux populations »(UPC)

Les attaques terroristes que connait le Burkina Faso depuis quatre ans, ont causé près de 2000 morts, civils et FDS, selon les chiffres des Nations Unies, et près de 800.000 déplacés internes selon le Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation (CONASUR). La Région du Sahel, épicentre de la crise, « est en train de s’effondrer sans que le Gouvernement n’y apporte une solution ». C’est l’autopsie faite par l’Union pour le progrès et le Changement (UPC) en conférence de presse le jeudi 23 avril 2020 à Ouagadougou.

Ce principal parti de l’opposition politique burkinabè relève la spirale de violence au Sahel. « Des citoyens sont tués, torturés ou enlevés chaque jour dans tout le Burkina, particulièrement au Sahel », rappelle le parti de Zephirin Diabré qui note que « la province du Soum vit des heures sombres. Les tueries sont quasi-quotidiennes. Djibo à lui seul enregistre environ 150.000 déplacés internes, et Arbinda compte plus de 60.000 déplacés. »

A en croire les conférenciers, depuis un mois, Djibo est coupé du reste du pays. « Tout commence à manquer : denrées alimentaires, produits pharmaceutiques, eau, gaz, carburant, etc. Les rares produits disponibles sont vendus à des prix exorbitants. Le litre d’essence est ainsi vendu à plus de 2000 francs CFA », regrette l’UPC.

« Des villages entiers sont déguerpis… »

Aussi, le parti a-t-il fait savoir que sur les 9 communes que compte le Soum, 7 se sont vidées de leurs populations et sont sous occupation terroriste. Seuls Djibo et Arbinda, qui accueillent les déplacés, continuent de vivoter, ajoute l’UPC. « Ces deux communes vivotant sont d’ailleurs sous verrou : pas d’entrée, pas de sortie », assène le parti du Lion.

La situation à Djibo préoccupe et l’UPC tire la sonnette d’alarme. « Des villages entiers sont déguerpis ». Ce sont par exemple Sikiré, Peloute, Silgadji, Tongomael, Baraboulé, Nassoumbou, confient les conférenciers, ajoutant que l’Administration est absente de la province, et la population est prise en tenaille entre les Forces de défense et de sécurité (FDS) et les mouvements terroristes. Pis, les écoles et les centres de santé sont fermés. Les enfants scolarisés sont abandonnés à leur triste sort. « Les groupes terroristes rackettent les populations, leur imposent des impôts et pillent leurs bétails », révèlent les conférenciers.

Dans l’Oudalan, la situation est aussi préoccupante. L’UPC confie également que depuis un certain temps, dans cette province, l’on assiste à l’isolement de 4 communes sur 5 par les mouvements terroristes. Il s’agit de Tin Akof, de Déou, d’Oursi et de Markoye. Selon les dires des conférenciers, les terroristes ont même interdit les accès à ces villes. Certains villages de l’Oudalan, comme Salmossi, sont « privés d’eau par l’Autorité ».

Dans le Yagha également, notent les conférenciers, les terroristes occupent une bonne partie du territoire. Récemment, la Mairie de Titabé a été brûlée. Les représentants de l’Administration, les préfets, les maires, le haut-commissaire, et les fonctionnaires ont déserté les lieux. Les services publics, y compris les écoles et les CSPS, sont fermés.

Les recommandations de l’UPC

Le Séno n’est pas non plus épargné. Dans l’autopsie de la situation sécuritaire faite par l’UPC, il ressort que la commune de Gorgadji, à cheval entre Dori et Arbinda, l’autre épicentre de l’insécurité, n’est plus fréquentable. Pour rappel, le Maire de cette commune avait été enlevé et reste toujours introuvable. Les populations se sentent abandonnées par l’Etat central, souligne le parti de l’opposition.

C’est dans ce contexte sécuritaire que le Sahel est aussi frappé de plein fouet par le Covid-19, comptant officiellement 15 cas. La mine d’or d’Essakane SA, dans l’Oudalan, compte 12 cas, et la commune rurale de Falangountou dans le Séno, en compte 3. Le parti exhorte les populations au respect stricte des mesures barrières. Il demande au Gouvernement et aux autorités locales d’aider les habitants à se prémunir du Covid-19.

Ainsi, au regard de toutes ces difficultés sus-citées, le parti du Lion a fait des recommandations parmi lesquelles, le renforcement de la collaboration entre FDS ; l’organisation de patrouilles permanentes et de convois périodiques pour faciliter le transport vers les zones attaquées, particulièrement de personnes en situation d’urgence, de marchandises, d’aliments et de médicaments; une saine opérationnalisation de la Loi sur les Volontaires de défense pour la patrie, avec une réelle implication des populations à la base, et un soutien matériel et logistique conséquent; une enquête indépendante pour faire la lumière sur les accusations de Human Rights Watch portant sur des exécutions sommaires ; l’organisation d’une levée de fonds pour soutenir les populations en détresse, etc.

Armand Kinda
Minute.bf

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