mercredi 1 octobre 2025
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Rentrée judiciaire 2025-2026 : Restaurer la confiance pour une justice au service du peuple burkinabè

Les Cours et tribunaux du Burkina Faso ont effectué leur rentrée judiciaire ce mercredi 1er octobre 2025 à Ouagadougou, au cours d’une audience solennelle. Placée sous le patronage du Capitaine Ibrahim Traoré, Président du Faso, Chef de l’État et garant de l’indépendance du pouvoir judiciaire, la cérémonie a connu la participation de plusieurs personnalités, dont les ministres en charge de la Justice du Burkina Faso, du Mali et du Niger.

« Renforcement des relations entre la Justice et les justiciables : gage de cohésion sociale, de bonne gouvernance et de développement », tel est le thème retenu pour cette rentrée judiciaire. À travers cette thématique, les acteurs du monde judiciaire entendent s’interroger sur les causes du déficit de confiance entre les justiciables et leur justice, et réfléchir aux pistes de solutions pour y remédier.

L’audience a connu la présence effective du Capitaine Ibrahim Traoré, Chef de l’État , garant de l’indépendance du pouvoir judiciaire

Selon le premier président de la Cour des comptes, Latin Poda, il s’agit d’interpeller chaque partie prenante sur sa responsabilité afin que la justice réponde véritablement aux aspirations du peuple burkinabè. « La justice est rendue au nom du peuple burkinabè. Il est donc tout à fait normal qu’il y ait de très bons rapports entre le peuple et sa justice. Or, le diagnostic de notre système judiciaire est sans appel : un déficit de confiance persistant, une accessibilité limitée pour les populations, ainsi qu’une incompréhension ou une inadaptation de certains textes en vigueur », a-t-il souligné.

Latin Poda, Premier président de la Cour des comptes

À ses yeux, des réformes normatives, structurelles et institutionnelles s’imposent pour adapter l’appareil judiciaire aux défis actuels et lui donner les moyens humains, matériels et financiers nécessaires afin de regagner la confiance des justiciables.

De son côté, le bâtonnier de l’Ordre des avocats, Me Batibié Benao, a insisté sur la responsabilité des acteurs judiciaires, qui doivent être des modèles d’éthique. Pour mériter son indépendance et sa liberté, l’avocat doit être crédible. « Malheureusement, de moins en moins d’avocats bénéficient de la confiance des citoyens, parce que certains se sont éloignés de l’éthique et de la déontologie. Quelle cohésion peut-on espérer si celui vers qui on court pour obtenir secours vous attend lui-même dans un coin avec un gourdin ? », a-t-il lancé, avant de réaffirmer son attachement à la discipline et à la probité dans la profession.

Les membres de la Cour

Il a également interpellé les magistrats à rester à l’écart de la corruption, de l’argent facile et de la quête de gloire. Selon lui, l’indépendance, indispensable pour asseoir la confiance, peut être menacée par « la tentation de corruption par une partie, la servilité vis-à-vis de l’État, ou encore l’assujettissement aux idées reçues de l’époque ». Évoquant certaines dérives récentes impliquant des acteurs judiciaires, il a salué la rupture opérée par les juridictions et instances disciplinaires, qui ont rompu avec le corporatisme d’antan.

Me Batibié Benao, Bâtonnier

Me Batibié Benao a par ailleurs appelé chaque acteur à jouer sa partition, de l’intérieur comme de l’extérieur, afin de garantir une justice indépendante et crédible. Il a plaidé pour un renforcement de l’accès réel au juge, notamment « par la présentation effective de toutes celles et ceux qui sont soupçonnés d’avoir enfreint la loi, et ce dans le strict respect des procédures en vigueur ».

Le ministre de la Justice et des Droits humains, Garde des Sceaux, Edasso Rodrigue Bayala, a quant à lui salué l’engagement des acteurs du secteur et relevé les avancées notables. Sous la conduite du Président Ibrahim Traoré, plusieurs chantiers ont été ouverts, dont le retour de la justice dans des localités autrefois inaccessibles. Il a cité la réinstallation des Tribunaux de grande instance de Bogandé, Nouna, Tougan, Kongoussi et Dori, rendue possible grâce à l’amélioration de la situation sécuritaire. « À cela s’ajoutent les opérations “casiers vides” qui redonnent de l’espoir et renforcent la confiance entre la justice et les justiciables. Mais nous devons poursuivre les réformes pour lever tous les obstacles juridiques et faire en sorte que la justice réponde pleinement aux attentes du peuple burkinabè », a-t-il ajouté.

La cérémonie a connu la présence des membres du gouvernement

Le ministre Bayala a annoncé que l’année judiciaire 2025-2026 sera marquée par la consolidation des réformes engagées. Il a aussi salué la présence des ministres de la Justice du Mali et du Niger, symbole de la coopération judiciaire renforcée au sein de l’Alliance des États du Sahel.

Oumarou KONATE

Minute.bf

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