La conférence publique sur l’engagement des jeunes en politique s’est tenue ce 17 décembre 2019 à la maison de la femme de Ouagadougou. Cette Conférence publique a été animée par le docteur Abdoul Karim Saidou (maître assistant en science politique) sous le thème: « Les enjeux de l’engagement des jeunes en politique ». Ce fut l’occasion pour les jeunes leaders politiques de remettre un avant-projet de loi pour le quota jeune au Président l’Assemblée nationale Bala Sankandé à travers le Programme Young politiciens Africa (PYPA).
« Aujourd’hui, nous sommes à l’aboutissement de notre programme qui est de planifier, d’élaborer et d’exécuter un mini projet sous la houlette du PYPA », a déclaré Jean Nacoulma, maire de l’arrondissement 6 de Ouagadougou. Il faut rappeler que le Programme Young politiciens Africa programme qui regroupe cette année trois pays dont le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et le Togo (PYPA) est une organisation de formation de jeunes engagés en politique. « Elle a pour objectif de renforcer l’engagement politique des jeunes et d’accroître leur leadership », précise Jean Nacoulma avant de faire comprendre que « nous jeunes, nous avons choisi de faire un plaidoyer pour une grande représentativité des jeunes à hauteur de 30% dans les postes nominatifs et électifs ».

Aussi, a-t-il ajouté, « c’est ce qui a conduit à l’élaboration d’un avant-projet de loi portant quota jeunes et égalité de genre aux élections législatives municipales et aux autres postes nominatifs et électifs au Burkina Faso transmis au président de l’Assemblée nationale ».
Revenant à l’ordre du jour, Jean Nacoulma a indiqué que la conférence publique, dont le Dr Abdoul Karim Saidou de l’Institut Tiémoko Garango pour la gouvernance et le développement IGD a accepté d’animer a pour objectif de permettre aux jeunes de comprendre leur action « .
L’enjeu de l’engagement des jeunes en politique
Faut-il renouveler la classe politique et comment le faire? C’est l’axe principal de la communication animée par le Dr. Abdoul Karim Saïdou au cours de cette conférence publique au profit des jeunes. Il s’est attardé particulièrement sur la problématique du renouvellement de la classe politique au Burkina Faso en particulier et dans le contexte africain en général. « La question du quota en faveur des jeunes pose le problème du renouvellement de la classe politique au Burkina Faso », a-t-il souligné. Il a insisté sur le fait que ce renouvellement est impérieux en ce sens que cela permet aux plus jeunes d’apporter leurs contributions dans la construction de la cité mais aussi au renouvellement des idées politiques. De son avis, cela doit « permettre de répondre aux nombreux attentes des populations burkinabè » car selon lui, l’un des déficits que nous constatons dans la gouvernance au Burkina, « c’est l’érosion des idées politiques ». C’est la raison pour laquelle il estime que l’apport de la jeunesse est nécessaire pour diversifier les idées de gouvernance.
S’engager en politique ou subir la politique
« La jeunesse n’a pas le choix, elle doit s’impliquer ». C’est l’intime conviction du conférencier. Cela va de soi selon lui car, « si la jeunesse ne s’implique pas ce n’est pas évident que les politiques publiques puissent prendre en compte ses intérêts et elle devra subir les décisions politiques », a-t-il expliqué.
Il y a un potentiel en la jeunesse
Pour lui, il y a du potentiel en la jeunesse. Cependant, « il faut une synergie d’action dans leurs engagements afin de permettre aux jeunes d’occuper la place qui est la leur sur la scène politique », a-t-il enseigné.
Qu’à cela ne tienne, Abdoul Karim Saidou consent tout de même que l’enjeu du renouvellement de la classe politique est de pouvoir avoir la compétence et les aptitudes nécessaires afin de ne pas tomber dans un renouvellement mécanique mais plutôt un renouvellement qui permettra tout aussi de répondre valablement aux aspirations des populations.
Hamadou Ouédraogo
Minute.bf