Zéphirin Diabré, ancien chef de file de l’opposition politique burkinabè, a été nommé dans le gouvernement Dabiré II le 10 janvier 2021 pour conduire le département de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale. Une nomination qui a été vivement critiquée par Emile Pargui Paré, analyste politique et membre du Bureau exécutif national du parti au pouvoir, MPP, chargé de la formation politique.
Il considérait ce « revirement » de Zéphirin Diabré comme « un viol du choix du peuple ». « Zéphirin Diabré plonge trop tard dans le pouvoir. A un moment où son parti est entre la vie et la mort. Zéphirin ne sait plus que faire et saisit l’opportunité de rentrer dans le gouvernement », avait-il dénoncé au cours d’une émission sur le plateau d’une télévision de la place.
Après ce désaveu, c’est au tour du président du Mouvement de la société civile le Brassard noir, Boukaré Conombo, d’estimer que Zéphirin Diabré n’est pas l’homme de la situation. La déclaration a été faite officiellement devant les médias nationaux. Ce mouvement qui a toujours apporté son soutien au pouvoir en place récuse le monsieur réconciliation nationale. Pour le Brassard noir, « Zéphirin Diabré n’a pas la vérité et la justice dans sa bouche ».
Au regard de ces critiques et ces rejets à l’endroit du nouveau ministre chargé de réconcilier tous les Burkinabè, faut-il croire que la tâche de Zéphirin Diabré est déjà biaisée ? La réconciliation suppose l’acceptation de tous à regarder dans la même direction, à se pardonner… Cela, après que la vérité soit connue et que la justice soit faite sur tous les crimes économiques et de sang qui ont toujours rongé le cœur des Burkinabè. Au vu de ces dernières réactions, l’on se rend compte que la mission de Zéphirin Diabré s’annonce périlleuse.
En attendant, si l’on s’en tient aux déclarations en fin d’année du président du Faso, les exilés, dont l’ancien président Blaise Compaoré, devront tous rentrer au plus tard en fin juin 2021, dans le cadre de la réconciliation nationale.
La Rédaction
Minute.bf