Après les réquisitions du parquet, l’heure est aux plaidoires de la défense dans le cadre du procès Ollo Mathias Kambou au Tribunal de Grande instance de Ouagadougou. Et c’est Me Guy Hervé Kam qui ouvre le balet des argumentaires.
Pour lui, ce procès est celui de la liberté d’expression. « Monsieur le Président, on vous demande de condamner la liberté d’expression. On vous demande de définir qui doit dire ci et qui doit dire ça (..) Mr le procureur a tenté de dire que ce n’est pas ça mais c’est bien de ça qu’il s’agit. Et je demande au procureur de ne pas être le porte-parole de cette tentative parce qu’empêcher la liberté d’expression aura été la plus grande attaque contre la démocratie », a-t-il déclaré.
Il a par ailleurs rappelé un proverbe populaire dans certaines communautés du pays qui stipule qu’un chef est une poubelle. « Peut-être que le procureur ne le sait pas, mais chez nous, on dit que le chef est une poubelle et tout le monde peut parler du chef», a-t-il affirmé.
Me Guy Hervé Kam a aussi soutenu que les propos de son client s’inscrivent dans le cadre du débat politique. «Monsieur Kambou est un militant engagé dans une organisation de la société civile et c’est dans ce cadre qu’il tient ces prospos critiques», a-t-il argumenté, soulignant qu’il faut mettre les propos de son client dans le cadre de la libre expression des arguments politiques.
« En pleine polémique politique, les critiques sont admises et les mots les plus dures peuvent être utilisés. Il s’agit ici d’une pure critique de nature politique. Et contrairement à ce que pense monsieur le procureur, il n’y a aucune place pour la restriction de la liberté d’expression dans le débat politique», a ajouté l’avocat avant de conclure que « sanctionner ces faits est susceptible d’avoir des répercussions sur le libre débat democratique».
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