dimanche 12 octobre 2025
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Promotion de la Cohésion sociale : Issaka Sourwèma appelle à un retour aux valeurs ancestrales

Sur initiative du groupe « Rakiiré », l’ancien ministre en charge des affaires coutumières et religieuses, Issaka Sourwèma, a livré une communication ce samedi 18 mars 2023, sur le thème : « Insécurité au Burkina Faso : Rôle des jeunes et des différentes couches ethniques pour un retour à la cohésion sociale ». Par cette thématique, il s’est agi principalement pour le communicateur, de démontrer le rôle que peut jouer la parenté à plaisanterie dans la résolution de la crise actuelle du Burkina Faso.

Dans sa communication, l’ancien patron du département des affaires coutumières et religieuses, Issaka Sourwèma, a relevé trois types de rapports que les hommes entretiennent entre eux et qui impliquent la plaisanterie. Il s’agit, cite-t-il, de la parenté à plaisanterie entre parents, l’alliance à plaisanterie entre alliés et le cousinage à plaisanterie (qui est également une sous forme de plaisanterie). Selon Monsieur Sourwèma, ces différentes formes de relations à plaisanterie sont des mécanismes qui ont été développés par « nos ancêtres » et qui leur permettaient non seulement de vivre en harmonie, mais aussi et surtout, de véhiculer certaines vérités sans se vexer.

« Quand vous plaisantez avec un individu et que vous évoquez son lien de parenté ou son ethnie, il y a toujours une part de vérité là-dedans. Toute plaisanterie a toujours une petite part de vérité. Maintenant c’est cette petite vérité là qu’on enrobe avec une exagération pour que les gens se marrent mais, pour qu’ils intériorisent ce qui a été dit », a-t-il expliqué. A l’en croire, ce mécanisme de parenté à plaisanterie institué par les hommes des temps anciens, a permis de préserver la cohésion sociale au sein des communautés de leur époque.

Une vue des officiels avec l’émir du Liptako (gauche) et le médiateur du Faso (centre)

Malheureusement, a déploré le conférencier, ces valeurs tendent à disparaitre de nos jours, avec l’avènement de la modernité et son corollaire de nouvelles habitudes. « Nous, aujourd’hui, on tend vraiment à abandonner ces pratiques qui sont pourtant très capitales. Ce qui s’est passé par exemple à Yirgou, ça ne s’était jamais vu. Entre les forgerons et les peulhs ? Cétait la catastrophe. Donc, ça veut dire que le monde moderne a œuvré à ce que beaucoup de nos valeurs s’effritent et on n’a pas pu remplacer ça par d’autres valeurs qui épousent l’ère du temps. Donc, du coup, nous sommes aujourd’hui comme des chauve-souris, des mammifères avec une tête de chien et des ailes d’oiseaux », a regretté le conférencier qui invite à une réelle instrospection pour une réappropriation de ces valeurs ancestrales.

La Conférence a connu la présence des représentants de plusieurs communautés

De l’avis d’Issaka Sourwèma, seul un veritable retour à ces valeurs permettra aujourd’hui une meilleure promotion de la cohésion dans les sociétés africaines en général et Burkinabè en particulier. Pour ce faire, il est important, de son point de vue, que les parents mettent l’accent sur ces différentes pratiques dans l’éducation de leurs enfants. « Tous autant que nous sommes, il est important que nous puissions conseiller à nos enfants que quelle que soit la crise qui survient, que s’ils ont affaire par exemple à une personne d’une ethnie donnée, même si elle est dans l’extrémisme violent, il faut lui parler, il ne faut jamais être le premier à l’attaquer. Nous sommes des parents, nous sommes nés ensemble et on a trouvé nos parents ensemble », a-t-il conseillé.

Il a par ailleurs, invité l’Etat à mener des actions concrètes en vue d’accompagner ce processus de revalorisation des cultures. « L’État a un grand rôle à jouer dans cette promotion de nos valeurs. S’il y a par exemple un conflit, il faut que l’Etat apporte sa contribution même si ce n’est pas par la voie judiciaire afin qu’effectivement tous les citoyens soient traités égalitairement ou équitablement en fonction des circonstances, sinon c’est difficile », a-t-il dit.

Rappelons que cette conférence a été voulue par le groupe Rakiiré, une marque de vêtements qui œuvre à la promotion de la parenté à plaisanterie. L’activité a connu la présence de Madame le médiateur du Faso, Fatimata Sanou/Touré, ainsi que des représentants de plusieurs communautés du Burkina Faso.

Oumarou KONATE

Minute.bf

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