dimanche 12 octobre 2025
spot_img
spot_img

Procès Dabo Boukary : « Qu’est-ce que moi je pouvais faire à Gaspard ? » ( Gilbert Diendéré)

A l’audience de ce 20 septembre 2022, les juges conseillers de la Chambre criminelle de la Cour d’appel se sont penchés sur l’autorité du général Gilbert Diendéré sur ses éléments de l’époque, au sein du Conseil de l’entente. 

Ils ont en effet voulu savoir quel pouvoir exerçait le général sur ses éléments en tant que chef de corps du Centre national d’entraînement commando (CNEC). A cette question, l’accusé a fait savoir qu’il commandait l’ensemble des éléments du CNEC et aussi ceux du détachement de ce corps qui étaient au Conseil de l’Entente. Mais, il précise que parmi eux, il y avait des « éléments incontrôlables » sur qui il n’avait pas grand pouvoir. « Les Somé Gaspard, Otis et autres pensaient que le pays leur appartenait, ils disaient que ce sont eux qui ont contribué à l’avènement du Président du Faso au pouvoir donc ils pouvaient tout se permettre ». 

Le juge lui a alors demandé à savoir pourquoi en tant que supérieur hiérarchique, il n’a pas ordonné des sanctions à l’encontre de ces militaires récalcitrants notamment par une radiation ou une mutation? « Qu’est-ce que moi, jeune capitaine de 32 ans à l’époque, je pouvais faire à Gaspard et autres ? », s’est exclamé Gilbert Diendéré. Il a d’ailleurs affirmé qu’il ne nie pas l’éventualité que les concernés pouvaient être « manipulés » par des individus pour des fins personnelles. 

Le juge de poursuivre ensuite, en lui demandant si au regard de son « impuissance » face aux exactions de ces « éléments incontrôlables », il ne pouvait pas rendre sa démission comme l’a fait, en son temps, un certain Louis Joanny Yameogo, alors chef d’état-major en 1990. Ce dernier, selon les explications des juges, n’a pas supporté les exactions à l’époque et a préféré démissionner. Le général répondra : « En 90, je n’étais qu’un jeune militaire de 32 ans. Est-ce que je pouvais démissionner comme ça ? Pour devenir quoi ? Peut-être que Joanny lui, il avait déjà une certaine expérience, et moi ? ». 

Suite à cette réponse, un des conseils de la partie civile a souhaité « faire une digression ». Il a pris le cas d’un soldat qui a démissionné au Sénégal parce qu’il ne supportait pas les agissements des autorités en affirmant qu’« il préfère vivre dans la précarité et avoir la conscience tranquille que vivre dans l’opulence en ayant lourd sur la conscience ». L’avocat a voulu savoir ce que le général, qui était capitaine à l’époque, pense de l’attitude du soldat. Diendéré de lui répondre sur un ton amusé: « Lui, il est au Sénégal, moi, je suis au Burkina Faso !». 

Oumarou KONATE

Minute.bf

3 Commentaires

  1. Superbe raison le général. Comparaison n’es pas raison. Eux en tant qu’avocat n’ont qu’à démissionner comme le pays est dans l’impunité depuis fort longtemps. C’est aussi de leurs fautes sinon l’affaire devrait être jugé depuis longtemps.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici
Captcha verification failed!
Le score de l'utilisateur captcha a échoué. Contactez nous s'il vous plait!

spot_img

Articles connexes

Éliminatoires Coupe du monde 2026 : Landry Kaboré, le sauveur du Burkina Faso face à l’Éthiopie

Le Burkina Faso a battu l'Éthiopie, 3-1, ce dimanche 12 octobre 2025. Les Étalons doivent leur salut à...

Mali : Plusieurs terroristes neutralisés par la Force unifiée de l’AES à Tindibawen

La Force unifiée de l’Alliance des États du Sahel (FU-AES) a neutralisé plusieurs terroristes y compris leurs moyens...

Clôture du Grand meeting des sports traditionnels : Le Ministre Emile Zerbo salue la bravoure et l’esprit sportif des athlètes

Le Ministre d'Etat, Ministre de l'Administration territoriale et de la Mobilité, Monsieur Emile Zerbo, a patronné, le samedi...

Visa américain : Le Mali réagit à la nouvelle mesure de caution imposée à ses ressortissants

Le Ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Mali a annoncé, dans un communiqué le...