A l’audience de ce 20 septembre 2022, les juges conseillers de la Chambre criminelle de la Cour d’appel se sont penchés sur l’autorité du général Gilbert Diendéré sur ses éléments de l’époque, au sein du Conseil de l’entente.
Ils ont en effet voulu savoir quel pouvoir exerçait le général sur ses éléments en tant que chef de corps du Centre national d’entraînement commando (CNEC). A cette question, l’accusé a fait savoir qu’il commandait l’ensemble des éléments du CNEC et aussi ceux du détachement de ce corps qui étaient au Conseil de l’Entente. Mais, il précise que parmi eux, il y avait des « éléments incontrôlables » sur qui il n’avait pas grand pouvoir. « Les Somé Gaspard, Otis et autres pensaient que le pays leur appartenait, ils disaient que ce sont eux qui ont contribué à l’avènement du Président du Faso au pouvoir donc ils pouvaient tout se permettre ».
Le juge lui a alors demandé à savoir pourquoi en tant que supérieur hiérarchique, il n’a pas ordonné des sanctions à l’encontre de ces militaires récalcitrants notamment par une radiation ou une mutation? « Qu’est-ce que moi, jeune capitaine de 32 ans à l’époque, je pouvais faire à Gaspard et autres ? », s’est exclamé Gilbert Diendéré. Il a d’ailleurs affirmé qu’il ne nie pas l’éventualité que les concernés pouvaient être « manipulés » par des individus pour des fins personnelles.
Le juge de poursuivre ensuite, en lui demandant si au regard de son « impuissance » face aux exactions de ces « éléments incontrôlables », il ne pouvait pas rendre sa démission comme l’a fait, en son temps, un certain Louis Joanny Yameogo, alors chef d’état-major en 1990. Ce dernier, selon les explications des juges, n’a pas supporté les exactions à l’époque et a préféré démissionner. Le général répondra : « En 90, je n’étais qu’un jeune militaire de 32 ans. Est-ce que je pouvais démissionner comme ça ? Pour devenir quoi ? Peut-être que Joanny lui, il avait déjà une certaine expérience, et moi ? ».
Suite à cette réponse, un des conseils de la partie civile a souhaité « faire une digression ». Il a pris le cas d’un soldat qui a démissionné au Sénégal parce qu’il ne supportait pas les agissements des autorités en affirmant qu’« il préfère vivre dans la précarité et avoir la conscience tranquille que vivre dans l’opulence en ayant lourd sur la conscience ». L’avocat a voulu savoir ce que le général, qui était capitaine à l’époque, pense de l’attitude du soldat. Diendéré de lui répondre sur un ton amusé: « Lui, il est au Sénégal, moi, je suis au Burkina Faso !».
Oumarou KONATE
Minute.bf
Bien répondu le général
J’apprécie et j’encourage pour la suite.
Superbe raison le général. Comparaison n’es pas raison. Eux en tant qu’avocat n’ont qu’à démissionner comme le pays est dans l’impunité depuis fort longtemps. C’est aussi de leurs fautes sinon l’affaire devrait être jugé depuis longtemps.