L’ancien ministre de la culture, Abdoul Karim Sango, actuellement président du Parti pour la renaissance nationale (PAREN) a donné une conférence publique le samedi 12 juin 2021 à l’université Nazi Boni de Bobo Dioulasso. L’objectif de cette conférence était de permettre aux participants de mieux saisir les opportunités d’une République au Burkina Faso.
Avec Abdoul Karim Sango, ancien ministre de la culture, les étudiants de l’université Nazi Boni a Bobo-Dioulasso ont échangé sur le thème : « 30 ans de la constitution, bilan et passage à la Ve République ».
Les étudiants au cours de cette conférence ont eu des échanges directs et francs avec le conférencier, qui a fait savoir que « l’édification d’une société démocratique prospère exige l’existence d’une masse critique assez élevée de citoyens ». Cependant, précise le conférencier, « on ne naît pas citoyen, on le devient par la formation et l’information sur la vie de la cité qui est régie par la constitution ».
Pour ce qui est de l’actuelle constitution du Burkina, l’enseignant de droit public a noté qu’elle a des atouts en ce qu’elle consacre les grands principes de l’État de droit démocratique : libertés et droits fondamentaux de l’homme, séparation des pouvoirs, indépendance de la justice.

« Mais, que vaut une Constitution sans culture constitutionnelle et l’existence d’une justice constitutionnelle audacieuse? », s’est interrogé le spécialiste du droit à l’information, Abdoul Karim Sango qui martèle que « sans une justice constitutionnelle audacieuse, la Constitution est simplement un gadget ». « Et c’est ce qui a fait la principale faiblesse de la Constitution de la IVe République au cours de ces 30 dernières années. Constamment violée et instrumentalisée, notamment sur le principe de l’intangibilité de la durée des mandats présidentiels, la Constitution du 2 juin 1991 va être une des sources de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 », a fait remarquer M. Sango qui trouve nécessaire de passer à une Ve République.
Mais, il a souhaité, au plan symbolique, que le projet de nouvelle Constitution traduise « au moins le slogan du plus rien ne sera comme avant en renforçant les droits et devoirs du citoyen, l’équilibre des pouvoirs, la suppression de la haute cour de justice qui devrait être remplacée par une juridiction de droit commun, les mécanismes de bonnes gouvernances et de lutte contre la corruption ».
Ainsi, pour l’adoption de cette constitution, Abdoul Karim Sango est persuadé qu’elle peut se faire par voie parlementaire comme l’ont été la loi fondamentalement allemande de 1949 et la constitution des États Unis. « Le referdum artificiel ne me paraît pas plus légitime », a t-il laissé entendre.
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