Après plusieurs années de fermeture, le Théâtre populaire Désiré Bonogo a repris vie ce samedi 18 octobre 2025 à Ouagadougou par un grand « concert patriotique » célébrant la renaissance d’un haut lieu de la scène culturelle burkinabè. C’était au cours d’une cérémonie officielle placée sous la présidence du ministre en charge de la Culture, Pingdwendé Gilbert Ouédraogo, parrainée par le président du Conseil national de l’économie informelle (CNEI-BF), Salif Nikiema. Cette cérémonie s’est déroulée en présence de l’invité d’honneur, Simon Compaoré, maire honoraire de la Commune de Ouagadougou.
« Ensemble pour la réhabilitation du Théâtre populaire Désiré Bonogo », c’est sous ce thème que le Théâtre populaire Désiré Bonogo a rouvert ses portes au grand public. À l’occasion de ce premier jour marquant son retour dans le paysage culturel, plusieurs artistes nationaux, notamment des conteurs, des musiciens ainsi que des humoristes, ont, dans un concert patriotique gratuit, entretenu pendant près de 4h le public fortement mobilisé pour la circonstance.
Selon le président du comité d’organisation de ce concert patriotique, Abraham Abassagué, par ailleurs directeur général du CENASA, l’objectif est de redonner à l’espace la place qui lui revient dans le paysage culturel du Burkina Faso. Cela, a-t-il relevé, traduit la volonté de l’État burkinabè de redorer le blason de la culture.
« Ce que nous avons vu aujourd’hui nous donne de l’espoir qu’avec le président Ibrahim Traoré et son gouvernement, le ton est lancé. On nous dit toujours que c’est une question d’engagement politique. L’engagement politique est important parce que c’est le ministre en charge de la Culture qui a bien voulu instituer cette réouverture », a-t-il fait remarquer.
M. Abassagué n’a pas manqué de souligner les opportunités qu’offre le Théâtre populaire Désiré Bonogo aux acteurs culturels. « Tout ce que nous pouvons dire, c’est vraiment inviter nos promoteurs à prendre d’assaut cet espace, parce qu’il est grand. On peut faire beaucoup de choses ici au lieu d’aller se coincer ailleurs. C’est une gloire pour tout le peuple burkinabè. Je suis sûr qu’avec cela nous allons vivre la Révolution progressiste populaire (RPP) comme si c’était la Révolution démocratique et populaire (RDP) », a de la le président du comité d’organisation du concert.
Pour le parrain, Salif Nikiema, cette réouverture traduit la renaissance des idées du président Thomas Sankara dont le capitaine Ibrahim Traoré est le porteur. Pour lui, au-delà de la réouverture de l’espace et de l’histoire que cela dégage, c’est un cadre de vie qui s’assainit.
« Ce site est un site historique dans l’histoire du Burkina Faso. Mais vous savez qu’à son abandon, c’était un dépotoir, une zone de grand banditisme, donc en l’ouvrant encore, ça va redonner vie au quartier et apporter de l’économie aux acteurs du secteur informel, parce qu’ils vont tourner autour avec des petites activités génératrices de revenus », s’est-il satisfait.
Le président de ce concert patriotique gratuit, Pingdwendé Gilbert Ouédraogo, a, quant à lui rappelé que le Théâtre populaire Désiré Bonogo, voulu et réalisé par le capitaine Thomas Sankara, symbolise la vision d’un développement endogène fondé sur la culture. Il a salué la continuité de cette œuvre à travers le Capitaine Ibrahim Traoré, qui a décidé de restaurer les idéaux sankaristes et de réhabiliter le Théâtre populaire Désiré Bonogo dans le cadre d’un vaste projet architectural.
Le futur complexe abritera, à l’en croire, outre la salle de spectacle principale, des espaces de loisirs, de restauration, de sport et de détente pour faire du site un véritable pôle culturel et social. « Ce n’est pas fortuit si nous nous retrouvons là cet après-midi, dans la semaine au cours de laquelle nous commémorons le 38e anniversaire, malheureusement, de l’assassinat lâche et odieux du président Thomas Sankara. Nous avons voulu que ce concert se tienne dans le courant des activités que nous avons initiées », a expliqué le chef du département de la Culture.
Pour le ministre Ouédraogo, le capitaine Ibrahim Traoré est la continuité du capitaine Thomas Sankara. « Des années après l’assassinat de Thomas Sankara, le capitaine Ibrahim Traoré a repris le flambeau le 15 octobre 2022, après un mois de sa prise du pouvoir. Il a repris le flambeau et il a fait le serment de poursuivre la lutte, le combat mené par Thomas Sankara. C’est ainsi que, dans cette dynamique de restauration des idéaux de Thomas Sankara, le chef de l’État a instruit que le Théâtre populaire puisse connaître une rénovation », a insisté Pingdwendé Gilbert Ouédraogo.
En attendant la concrétisation du projet, le concert patriotique marque la reprise effective des activités culturelles sur le site. Les acteurs culturels sont donc invités à réinvestir le lieu et à contribuer à sa rénovation à travers une participation volontaire sur les recettes générées.
Pour information, plusieurs attestations de reconnaissances ont été décernées à des responsables d’institutions, des personnalités ainsi que des acteurs culturels pour leur don de soi dans la promotion de la culture au Burkina Faso.
Jean-François SOMÉ
Minute.bf