Au cours de sa prise de parole à la tribune des Nations Unies pour la 80e Assemblée générale ce samedi 27 septembre 2025, le Premier ministre burkinabè, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, a fait une analyse sans complaisance de la situation de l’organisation, 80 ans après sa création. Il n’est pas allé du dos de la cuillère pour dénoncer les soutiens voilés ou affichés de certains pays dont la France, en faveur du terrorisme qui sévit au Sahel et au Burkina Faso en particulier.
À l’instar de ses voisins du Sahel, le Burkina Faso mène depuis près d’une décennie un combat acharné contre l’hydre terroriste. À ce jour, selon le Chef du gouvernement, plus de 72 % du territoire national ont été reconquis grâce à la bravoure et au sacrifice des forces combattantes burkinabè. Mais dans cette guerre qui lui a été imposée, le pays fait face au jeu trouble de certaines puissances étrangères, lesquelles n’hésitent pas à afficher, parfois ouvertement, leur soutien aux groupe armés terroristes qui endeuillent les populations. « C’est le cas de la France, du régime Macron dont les médias publics, en plus de la désinformation quotidienne, sont devenus des relais de la communication des criminels, auteurs d’attaques lâches et barbares perpétrées contre de paisibles citoyens», a dénoncé le PM Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo depuis la Tribune des Nations unies.
Selon le chef du gouvernement burkinabè, « le terrorisme est devenu le prétexte bien trouvé de certains États pour spolier les ressources africaines. Ainsi nos pays se retrouvent confrontés à des terroristes qui ne sont en réalité que des supplétifs d’armées étrangères prédatrices ».
Dans ce sens, le Premier ministre a fustigé l’inaction de l’ONU, rappelant que l’appel du 20 août 2024 de la Confédération des États du Sahel (AES) est jusque là demeurer sans réponse.
Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo dit voir dans ce silence persistant un facteur ajoutant au discrédit de l’institution, qui, laisse planer le doute sur une complaisance implicite. Le chef du gouvernement burkinabè n’a pas manqué par ailleurs, de fustiger l’attitude de certains membres du Conseil de sécurité qui « piétinent la résolution 1373 contre le financement du terrorisme ».
Face à cette situation, le Burkina Faso et l’AES ont affirmé leur détermination à se défendre seuls, a-t-il signifié. « Au Sahel, nous avons pris acte de cette réalité et avons adapté nos dispositifs sécuritaires », a déclaré le PM Ouédraogo, soulignant la révision des « modalités de coopération avec certains pays ».
Tout en réaffirmant sa conviction que les Nations Unies doivent rester un cadre central de dialogue, le Burkina Faso par la voix de son PM, exige « un partenariat rénové, fondé sur le respect mutuel, l’égalité et la solidarité sincères ».
Le Chef du gouvernement burkinabè a, à cet effet, rejeté avec fermeté le rapport onusien intitulé « Les enfants et le conflit armé au Burkina Faso », qui, « est émaillé de contre-vérités et relève d’une manipulation sémantique ».
Minute.bf





