samedi 18 octobre 2025
spot_img

Lutte contre l’impérialisme : 38 ans après, Sankara, toujours vivant dans le cœur des Africains

Comme chaque année, des Burkinabè et des Panafricanistes des quatres coins du monde ont sacrifié à la tradition, le 15 octobre 2025, en rendant un hommageà Thomas Sankara et ses 12 compagnons, tous assassinés un certain 15 octobre 1987. En marge de la commémoration du 38e anniversaire de cet évènement douleureux, Minute.bf a recueilli les voix de Panafricanistes s’identifiant en Sankara. Lisez plutôt !

Lianhoué Imhotep Bayala, Coordonnateur national du cadre 2HK : « C’est un sacrifice que nous refusons d’oublier… »

Lianhiué Imhotep Bayala, Coordonnateur du cadre 2 heures pour Kamita

Le sacrifice de Sankara montre que quand on se bat pour le peuple, on peut avoir l’impression que la reconnaissance tarde. Il a fallu attendre 38 après son assassinat pour que Thomas Sankara ait la dignité et le droit à un défilé militaire. Aujourd’hui, célébrer 38 ans, c’est une victoire pour tous ces paliers d’hommes et de femmes, des compagnons jusqu’aux inconnus du monde entier qui ont tenu et qui ont préservé la mémoire jusqu’à ce qu’elle ait cette reconnaissance institutionnelle officielle. Des officiels de notre pays, aux officiels africains et non-africains, c’est la consécration et la réhabilitation d’un homme qui s’est battu pour ce qui était le plus juste. C’est un sacrifice que nous refusons d’oublier. 38 ans après, la cérémonie a connu une originalité. Aujourd’hui, le défilé militaire en hommage à Thomas Sankara et à tous ses compagnons est historique. C’est 38 ans après, que Thomas Sankara a droit à la dignité d’un défilé de cette marque. Vous avez un groupement spécial qui lui rendra hommage tous les premiers jeudis du mois, c’est historique, c’est phénoménal. J’avoue que Thomas Sankara de là où il est doit se sentir satisfait d’avoir fait un sacrifice ultime pour des hommes qui n’ont pas été ingrats vis-à-vis de son sang et de son corps qu’il a offert pour nous libérer, établir notre dignité et notre respect en tant que peuple africain.

En tant qu’opprimés de tous les continents du monde, j’avoue que c’est un tort que ses assassins ont commis. S’ils avaient suffisamment écouté, Thomas Sankara lui-même avait prophétisé en disant qu’on peut tuer un homme, mais qu’on ne pourra jamais tuer ses idées. Si ses bourreaux l’avaient écouté, un tant soit peu, ils n’auront pas fait le tort gratuit à l’humanité de nous avoir arraché le corps et la personnalité physique de Thomas Sankara. Mais comme on dit, on peut tuer l’être, mais on ne peut jamais tuer son esprit. Aujourd’hui Thomas Sankara triomphe au-dessus de ses bourreaux qui ont tort et à qui même l’histoire donne tort. Qui se souvient de ses bourreaux ? A peine si on connaît même leurs noms. C’est le signe qu’il (Sankara, ndlr) a choisi l’éternité des cœurs, l’éternité des âmes en vivant modestement, mais avec des ambitions à la hauteur d’un peuple qui refuse de se soumettre aux conditions climatiques ainsi que celles naturelles. Mais un peuple qui ose rêver.

Aujourd’hui, Thomas Sankara nous a propulsé à niveau mondial où nous ne quitterons plus jamais. Et la Révolution progressiste populaire (RPP), fille héritière de la Révolution démocratique populaire (RDP) vient montrer effectivement que thomas Sankara a eu raison très tôt.

Hamado Dipama, président du groupe de travail sur le panafricanisme en Bavière en Allemagne : « Nous ne commémorons pas seulement l’assassinat de Thomas Sankara, mais l’échec de l’impérialisme à arrêter la marche du Burkina Faso »

Hamado Dipama, président du groupe de travail sur le Panafricanisme en Bavière en Allemagne

C’est très important pour moi ! En tant que pionnier de la Révolution de Thomas Sankara, cela m’est très important. J’aimerais même être là chaque 15 octobre et chaque 4 août. J’aimerais être ici au Burkina Faso à chaque fois parce que cela représente beaucoup pour moi. Pourquoi je dis cela ? Parce que nous ne commémorons pas seulement l’assassinat de Thomas, mais l’échec de l’impérialisme à arrêter la marche du Burkina Faso de Thomas Sankara et la victoire du peuple burkinabè. C’est la victoire de ces milliers de Sankara dont Thomas Sankara avait lui-même prédit qu’ils naîtraient après lui. C’est la victoire de ces milliers, et je dirais maintenant des millions de Sankara. Voilà la raison pour laquelle il était très important que je sois là.

Dr Jacques Okoué, universitaire canado-gabonais : « Je félicite le capitaine Ibrahim Traoré, qui a pris sur lui le soin de bien faire les choses, en rendant un hommage à Thomas Sankara… »

Dr Jacques Okoué universitaire canado-gabonais

Je suis en instance pour m’installer au Burkina Faso, un pays que j’aime beaucoup, notamment pour la bonne gouvernance de ses autorités actuelles. Je viens de temps en temps, en tant que sankariste dans l’âme, car j’ai été bercé par le Sankarisme, qui est au fond une idéologie prônant le panafricanisme et la souveraineté de l’Afrique, aussi bien sur le plan économique que politique. C’est donc un réel plaisir pour moi d’être ici aujourd’hui.

Je suis très ému, car le cérémonial de ce jour a été d’une grande magnificence. J’étais déjà présent il y a deux ans, et je constate qu’il y a eu un véritable bond qualitatif. On a pu apprécier la profondeur du contenu et la belle participation des militaires qui ont su magnifier le Capitaine Thomas Sankara. Je profite de cette occasion pour féliciter le capitaine Ibrahim Traoré, qui a pris sur lui le soin de bien faire les choses, en rendant un hommage digne et mérité au père de la Nation burkinabè, le capitaine Thomas Sankara.

Naïdouba Silas étudiant tchadien : « Cette commémoration n’est pas simplement un défilé de mode. Mais c’est une journée qui nous rappelle le sens du patriotisme… »

Naïdouba Silas, étudiant tchadien résidant au Burkina Faso

Il faut dire que la 38e commémoration de l’assassinat Thomas Sankara n’est pas simplement une journée de loisirs ou encore de l’esthétique. C’est une journée remplie de sens. Et aujourd’hui nous pouvons constater à travers le nouveau gouvernement, les réalisations qui sont là. Je voulais parler bien évidemment, du président du Faso (le Capitaine Ibrahim Traoré, ndlr) avec son équipe qui sont en train de mettre œuvre typiquement les actions et les projets, de Thomas Sankara à travers le pays et à l’échelle internationale.

Nous sommes enthousiasmés par le monde et également par nos compatriotes et la communauté noire qui est représentée fortement à cette 38e commémoration. Nous disons également merci surtout au chef de l’État, le président du Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré pour avoir élevé au rang de héros national Thomas Sankara avec ses 12 compagnons et bien d’autres compatriotes qui ont été assassinés de façon violente dans certaines régions du Burkina Faso en 87. Nous pouvons également dire que cette commémoration n’est pas simplement un défilé de mode. C’est une journée qui nous rappelle le sens du patriotisme. Le sens aussi de travaux d’intérêts communs. Aujourd’hui, nous sommes fiers d’être Africains. Nous sommes fiers d’être Burkinabè pour avoir participé aux initiatives aussi lancées par le gouvernement actuel qui font exactement ce que Thomas Sankara et son équipe faisaient de 1983 jusqu’en 1987.

Jean-François SOMÉ

Minute.bf

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici
Captcha verification failed!
Le score de l'utilisateur captcha a échoué. Contactez nous s'il vous plait!

Articles connexes

Promotion des produits locaux : Le Premier ministre aux côtés des femmes rurales à Koudougou

‎Le Premier ministre, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, a visité, ce samedi 18 octobre 2025, les stands d’exposition du...

Tannouyan : Des produits prohibés saisis par la Police nationale

Les 16 et 17 octobre 2025, une équipe de la Direction régionale de l’Industrie, du Commerce et de...

Région du Nando : Le Premier ministre inaugure l’axe Sakoinsé-Koudougou et les péages modernes

Le Premier ministre, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo a présidé, ce samedi 18 octobre 2025, dans la région du...

Burkina : Le 4e passage de la Campagne de chimio-prévention du paludisme saisonnier lancé à Dédougou

Prévu du 16 au 19 octobre 2025, le 4e passage de la Campagne de chimio-prévention du paludisme saisonnier...