La ministre déléguée chargée du Budget, Fatoumata Bako/Traoré, a présidé, ce lundi 27 octobre 2025, en sa qualité de marraine nationale, une campagne de sensibilisation et de dépistage contre le cancer du sein, au centre médical de Nioko 1. Elle était accompagnée du ministre chargé de la Santé, Dr Robert Lucien Kargougou. Cette activité s’inscrit dans le cadre du mois d’Octobre Rose.
Au Burkina Faso, les cancers du col de l’utérus et du sein représentent aujourd’hui de véritables défis de santé publique. Le cancer du col de l’utérus représente à lui seul 21,6 % des cas enregistrés chez les femmes. Faute de stratégies de prévention efficaces et de moyens suffisants pour un diagnostic précoce, de nombreux cas sont découverts à des stades avancés. Bien que la vaccination contre le papillomavirus humain (HPV) soit gratuite pour les filles de 9 à 14 ans, la couverture vaccinale reste encore insuffisante dans les zones rurales.

Face à cette situation, les autorités burkinabè multiplient les actions, notamment dans la sensibilisation, la prévention et la prise en charge. C’est dans cette optique que la ministre déléguée en charge du Budget, Fatoumata Bako/Traoré, est allée, dans le cadre du mois d’Octobre Rose dont elle est la marraine nationale, sensibiliser les femmes de Nioko 1 et environnantes à se faire dépister. « Nous sommes ici ce matin dans le cadre des activités du mois d’Octobre Rose. Nous avons souhaité organiser cette campagne de sensibilisation et de dépistage du cancer du sein et des lésions précancéreuses du col de l’utérus au CSPS de Nioko 1, au profit des femmes de Nioko, mais aussi de l’ensemble des femmes de Saaba », a-t-elle fait savoir.
Selon elle, le mois d’Octobre Rose est un tremplin pour faire passer davantage la sensibilisation. En outre, la ministre déléguée a assuré que cette campagne s’inscrit également dans la vision des politiques publiques de santé impulsées par le Chef de l’État, le Capitaine Ibrahim Traoré. « C’est pour nous une occasion de sensibiliser nos sœurs et nos mères sur ce fléau, ce tueur silencieux qu’est le cancer. Comme vous le savez, depuis l’année dernière, le gouvernement a mis à la disposition des femmes du Burkina Faso des cliniques mobiles afin de faciliter le dépistage », a-t-elle rappelé.

Et d’ajouter : « en tant que l’une des marraines du mois d’Octobre Rose, nous avons tenu à accompagner les femmes à travers cette initiative, en les invitant à se faire dépister, mais aussi à sensibiliser celles de leur entourage. Car lorsque le cancer est détecté tôt, la prise en charge permet de sauver des vies et de préserver la stabilité des familles. » Elle a aussi encouragé l’ensemble du personnel soignant qui se détermine chaque jour dans la lutte contre les cancers féminins.
« C’est l’occasion pour nous d’encourager et de féliciter tout le personnel médical et sanitaire, pour leur engagement constant dans la sensibilisation, le dépistage et l’accompagnement des femmes affectées. Félicitations à tous, et un appel fort à nos sœurs, nos mères et nos filles : venez massivement vous faire dépister ! », a salué Fatoumata Bako/Traoré.
Pour la responsable du centre médical urbain de Nioko 1, Dre Wassila Sorgho, le fait d’organiser cette campagne dans son centre est non seulement une opportunité, mais aussi une invitation à œuvrer dans la lutte contre les cancers. « Nous éprouvons un grand sentiment de joie, car c’est une véritable chance pour nous d’avoir reçu aujourd’hui les autorités venues nous accompagner dans la campagne de dépistage des femmes. Nous leur disons un grand merci d’avoir choisi notre centre médical et de nous soutenir dans cette initiative. C’est vraiment un réel plaisir », a-t-elle commenté.
Et pour Dre Wassila Sorgho, le message est bien passé au regard de la mobilisation qu’il y a eue. « Comme vous pouvez le constater, les dames sont sorties nombreuses », s’est-elle satisfaite.

Dans la pratique, elle a indiqué que la première étape du dépistage consiste à effectuer un tri préalable, étant donné que tout le monde ne doit pas faire la mammographie de façon systématique. Celle-ci est recommandée, a-t-elle précisé, à partir de 40 ans. « Les rayons X peuvent avoir des effets néfastes sur les femmes plus jeunes. Donc celles de moins de 40 ans seront orientées vers le dépistage des lésions précancéreuses du col de l’utérus, avec l’appui des équipes féminines du centre », a-t-elle expliqué.
La deuxième étape va concerner la prise en charge. « Les femmes ayant réalisé leurs examens recevront leurs résultats sur place. En fonction de ces résultats, elles pourront revenir ici même, au centre médical, pour un suivi médical adapté. C’est un dispositif vraiment bénéfique pour toutes. Le tri se fait également au niveau de la clinique mobile. Certaines femmes pourront bénéficier d’une échographie, tandis que d’autres feront le dépistage des lésions précancéreuses. Ainsi, toutes les femmes présentes auront droit à un dépistage, soit par échographie, soit par examen du col », a détaillé Dre Wassila Sorgho.
Elle a fait noter, par ailleurs, que celles dont les résultats seront suspectés ou confirmés reviendront pour un nouvel examen et une orientation. « Même si notre centre ne dispose pas encore de toutes les infrastructures spécialisées, nous nous chargerons de guider les patientes vers les structures adaptées afin qu’elles bénéficient du bon traitement, au bon moment, par les bons spécialistes », a rassuré la responsable du centre médical urbain de Nioko 1, Dre Wassila Sorgho.

Venue se faire dépister, Maïmouna Balima, elle a fait savoir que c’est la propension de la maladie et la perte d’une proche qui l’ont encouragée à venir se faire dépister. « Les maladies cancérigènes sont réelles, donc je suis venue pour me faire dépister, voir si je suis en bonne santé ou pas, et prévenir. Je suis prête, quels que soient les résultats. J’ai une proche qui, malheureusement, est décédée du cancer. J’invite donc toutes les femmes à venir se faire dépister, car prévenir vaut mieux que guérir », a-t-elle conseillé.
En rappel, le cancer du col de l’utérus constitue à lui seul 21,6 % des cas enregistrés chez les femmes au Burkina Faso.
Jean-François SOMÉ
Minute.bf


