samedi 11 octobre 2025
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Lutte contre le blanchiment de capitaux : Le GAFI examine les réformes engagées par le Burkina pour sortir de sa « liste grise »

Le Groupe d’action financière (GAFI) a entamé, ce jeudi 7 juillet 2025 à Ouagadougou, l’évaluation du dispositif national mis en place par le Burkina Faso pour lutter contre le blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme (LBC/FT). En effet, inscrit il y a trois ans de cela sur la « liste grise » du GAFI, le Burkina Faso a engagé un certain nombre de réformes en vue de sa sortie de cette liste. La mission du GAFI va donc consister à examiner l’efficacité des mesures engagées sur le terrain. Le ministre en charge de l’Economie, Dr Aboubakar Nacanabo a président la cérémonie d’ouverture de l’atelier qui va durer 72 heures. Le ministre de la Sécurité, le Commissaire Mahamadou Sana et son collègue de la justice, Edasso Rodrigue Bayala ont pris part à l’ouverture des travaux.

Le Burkina Faso a été placé sur la « liste grise » du GAFI en 2021. Depuis lors, il s’est engagé a travaillé conjointement avec le Groupe conjoint d’action financière (GAFI) et du Groupe Intergouvernemental d’Action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest (GIABA) pour sortir de cette liste grise à travers des reformes en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. La présence du GAFI à Ouagadougou vise à évaluer l’efficacité du plan d’actions mis en œuvre par le Burkina Faso pour quitter cette liste.

Dr Aboubakar Nacanabo, le ministre de l’Economie soulignant les enjeux de cette évaluation pour le Burkina Faso

Cette évaluation, selon le ministre des Finances, Dr Aboubakar Nacanabo revêt d’une grande importance. « L’assèchement des sources de financement du terrorisme est une priorité, si on arrive à bien maîtriser cette question de lutte contre le blanchiment de capitaux nous allons faire en sorte que le financement du terrorisme soit mieux maîtrisé au Burkina Faso », a-t-il souligné. Mieux, il a fait observer : « si le terrorisme n’est pas financé, il ne peut pas continuer donc là nous pourront sortir de cette liste grise et ainsi les institutions financières internationales pourront lever des fonds et opérer sur certains axes de développement ».

Et dans ce sens, le ministre en charge de l’Economie s’est dit confiant quant au dispositif national mis en place pour lutter contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme au Burkina. Aux techniciens du GAFI, il s’est alors adressé : « le Burkina Faso ne demande pas à être vu avec sympathie, il demande à être vu avec justice. Et cette justice, aujourd’hui, appelle un geste fort de la sortie de la liste grise. C’est l’essence profonde de cette visite sur place. C’est aussi pour nous une étape symbolique sur un long chemin de réformes et de souveraineté. Notre engagement est clair, notre chemin a été exigeant, et nos résultats parlent d’eux même. Le Burkina n’a rien dissimulé, rien esquivé, il a avancé avec courage dans l’adversité souvent et avec la conviction que la transparence, l’intégrité et la rigueur sont les garants les plus durs d’un avenir stable. C’est fort de cette conviction que nous accueillons cette visite sur place dans un esprit d’ouverture, de vérité et de confiance ».

Le ministre de la Sécurité, Mahamadou Sana et celui de la Justice, Edasso Rodrigue Bayala étaient présents à l’ouverture des travaux

Clairement, Dr Nacanabo pense que les évaluateurs pourront constater que des efforts sont fournis et pourront élaborer un rapport qui permettra de sortir le Burkina Faso de la « liste grise ». Dans ce sens, il assuré de la disponibilité de son équipe pour tout besoin de complément.

Pour ce faire, la Co-Présidente de la GAFI, Yonesha Sahye a fait savoir que durant ces trois jours de travaux, les évaluateurs vont examiner deux points clé. Il s’agira, d’une part de « confirmer si les réformes et les mesures importantes que le Burkina Faso a prises au cours des dernières années sont pleinement en place et durables » et d’autres part de « déterminer s’il existe un engagement politique de haut niveau pour continuer la mise en œuvre, l’amélioration et le maintien du cadre de lutte contre le blanchiment de capitaux, du financement du terrorisme dans le pays ».

La coopération et l’engagement du Burkina Faso salués par le GAFI

D’ores et déjà, tout en saluant la coopération de la partie burkinabè, elle a souligné que l’engagement du Burkina Faso a amélioré son cadre de LBC-FT. Des actions qui ont permis cela, elle a évoqué « la mise en place des réformes clé et des progrès dans l’amélioration de son système LBC-FT ; la mise en place des mécanismes pour s’assurer du suivi opérationnel des actions prévues dans la stratégie nationale de la LBC-FT ; le renforcement de la coopération internationale y compris le recours à l’entraide judiciaire et d’autres formes de collaboration en cohérence avec le profil du risque du pays ; le renforcement des capacités humaines et matérielles des autorités de supervision fondée sur les risques à l’égard des institutions financières, des professions et entreprises non financières désignées ; la mise à jour régulière des informations sur les bénéficiaires effectifs et l’amélioration du système de sanctions en cas de manquement aux obligations de transparence ».

Yonesha Sahye, la Co-présidente du GAFI saluant les efforts du Burkina Faso pour renforcer son dispositif de lutte contre le blanchiment de capitaux

Elle a également salué « la diversification des déclarations d’opérations suspectes ; le renforcement des ressources humaines à travers des nouveaux recrutements et des formations ciblées ; les formations spécialisées destinées aux autorités compétentes ; la démonstration des efforts concrets en matière de confiscation des abords criminels en tant qu’objectif stratégique poursuivi par les autorités ; le renforcement des capacités des autorités compétentes chargées des enquêtes et des poursuites en matière de FT ; l’établissement du cadre juridique et des procédures pour la mise en œuvre des sanctions financières ciblées ; et finalement la mise en œuvre d’une approche fondée sur le risque pour la supervision du secteur des organismes à but non lucratif afin de prévenir leurs exploitations à des fins de financement du terrorisme ». Ces actions, selon la Co-présidente du GAFI témoignent, de l’engagement politique continu du pays pour le renforcement de son dispositif de LBC-FT.

Partant, Mme Sahye a assuré : « si au bout des trois jours de travaux, la plénière détermine que les réformes et les mesures requises sont effectivement en place et que le Burkina Faso a démontré un engagement politique de haut niveau pour maintenir les réformes avancées et poursuivre son engagement à améliorer son cadre de LBCFT. La décision sera formalisée dans une déclaration politique et le Burkina sera retiré de la liste de juridiction sous surveillance renforcée ».

Des experts internationaux prennent part à cette évaluation du GAFI

Notons que cette plénière connait la participation d’un groupe d’experts internationaux comprenant des représentants de la Commission bancaire de l’Afrique centrale, de la communauté du Maroc, de la Lettonie, de l’Inde, des Émirats Arabes Unis, de la Zambie, de l’Ouganda, des États-Unis et des membres du secrétariat du GIABA, du GAFI.

Lire aussi➡️Burkina : Le pays adapte son cadre juridique de lutte contre le blanchiment de capitaux

Nadège KINDA
Minute.bf

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