Dans la soirée de ce dimanche 19 avril 2020, une pluie torrentielle s’est abattue sur la ville de Kongoussi. Pendant plus d’une heure le ciel a ouvert ses vannes accompagnées d’un vent fort. Si pour certains, cette pluie était la bienvenue parce qu’elle adoucira le temps en cette période de canicule, c’est tout à fait le contraire au site des déplacés de Lioudougou situé à l’entrée Sud de la ville.

Sur les lieux, c’est un site inondé d’eau que nous avons trouvé. Si certains déplacés tentent toujours de récupérer le reste de leur matériel plongé dans l’eau, pour Mamounata OUEDRAOGO, déplacée venue de Rakoïgtanga, tout est parti dans le courant des fortes eaux. « Nous ne pouvons pas estimer nos pertes. Toute la nourriture qu’on nous a donnée baigne dans l’eau. L’eau est partie avec nos vêtements, plats et bidons. Tous les documents des élèves sont gâtés n’en parlons pas des miettes que chacun possédait pour ses petits besoins », a déploré la vieille dame, la soixantaine bien sonnée. Le comble, selon elle, c’est que nombre de personnes déplacées ne savent pas où passer la nuit. « Les vêtements que nous portons sècheront sur nous car on n’a pas d’habits secs. Nous ne connaissons personne à Kongoussi donc il est fort probable que nous dormions à la belle étoile », a-t-elle ajouté avec un air désespéré.
Présent sur le terrain, le directeur provincial de l’action humanitaire, Ousseni Kaboré note que cette pluie les a beaucoup surpris. Il estime pour sa part que la mesure palliative est de trouver ipso facto des logeurs pour ces personnes en attendant d’autres initiatives. À l’en croire, le processus de relogement des déplacés de ce site est en cours car dit-il, la zone est inondable. Malheureusement, a-t-il ajouté, l’avènement du coronavirus a impacté le processus sinon l’ONG donatrice est prête pour le travail du relogement.

Pour rappel, depuis quelques mois, les attaques terroristes dans la province du Bam ont causé plus de 40 000 déplacés internes, et plusieurs dizaines de morts. Ces déplacés avaient envahi la cité du Haricot vert où ils étaient soutenus par les services de l’action humanitaire, certaines ONG et autres bonnes volontés.
Jacques SAWADOGO, correspondant
Minute.bf