Une opération visant à discipliner des propriétaires des animaux errants dans la nature a été menée le mardi 14 janvier 2020 dans la ville de Kongoussi. Cette vaste opération de capture des animaux en divagation a débuté tôt dans la matinée. Elle a commencée à l’entrée Sud de la ville et a concerné le côté Ouest de la route nationale N°22 qui traverse la ville.
Appuyée par trente mandataires du projet Haute Intensité de Main-d’Œuvre (HIMO), les va-et-vient de la moto tricycle entre la fourrière et le terrain montre que la chasse est sans doute fructueuse.

Si pour certains les animaux en divagation doivent aller en fourrière pour d’autres il faut à tout prix empêcher leur départ. Ce fut alors une véritable course-poursuite entre les animaux et les agents ainsi que leurs propriétaires. Des attitudes jugés « de trop » pour certains propriétaires qui pensent que la police municipale ne devrait pas capturer leurs animaux devant leurs portes.
« La police ne devrait pas venir capturer les moutons devant ma porte. Si les animaux étaient dans la nature en divagation, je pouvais comprendre. Pourquoi vouloir les attraper devant la porte du propriétaire? », s’insurge Souleymane, un éleveur de circonstance de la « cité du haricot vert ». Salimta, quant à elle, s’est mise à poursuivre ses chèvres, non pour aider les agents de la police municipale, mais pour les refermer dans leur enclos afin d’éviter que ses animaux soient capturés. « Si je les laissent prendre mes chèvres je suis foutue. Que vais-je faire après ? Surtout que c’est avec ce bétail que j’arrive à subvenir à mes petits besoins », nous a-t-elle confié.

Mais pour le commandant de la police municipale de Kongoussi, il n’est pas autorisé d’élever en ville. La divagation des animaux est souvent source d’accidents et de nombreux de maux de la société.
« La lutte contre la divagation des animaux est une de nos missions quotidiennes. Ces derniers temps surtout, nous avons constaté en ville ici que la divagation des animaux prend trop de l’ampleur. Partout on a beau fait, on a beau conseillé les gens mais ça ne va pas », a expliqué le commandant Evariste DAH.
À l’en croire, c’est une activité qui devrait être faite à tout moment mais l’effectif réduit de ses agents entrave le travail. « On ne peut pas à chaque fois mener ses opérations vue notre effectif. Nous profitons souvent du soutien des agents de HIMO pour mener ses genres d’opérations », a-t- il ajouté.
Après quelques heures de chasse, ils ont pu mettre en fourrière soixante quinze bêtes composées essentiellement de mouton, de chèvres et de porcs.
La divagation des animaux domestiques est interdite dans les villes

La divagation des animaux domestiques dans les rues des différentes villes du pays perturbe la tranquillité des citoyens et trouble l’ordre public. Elle est même à la base de nombreux accidents et crée l’insalubrité partout. Dans la capitale burkinabè, le maire avait instruit les services techniques municipaux à lancer officiellement l’opération de capture des animaux en divagation, le 27 août 2019, dans tous les douze (12) arrondissements.
Après la capture, les propriétaires ont 72h pour rentrer en possession de leurs animaux contre payement des amendes et des droits de fourrière. Passé ce délai, les animaux seront vendus au profit du budget communal.
Le code de l’hygiène publique en son article 39, interdit strictement l’élevage en milieu urbain. Dans la lutte contre la divagation des animaux le code général des collectivités donne plein pouvoir au Maire en matière de police municipale en ses articles 260, 261 et 262. Et c’est la délibération N°2018-165 RCEN/PKAD/CO portant révision des amendes et droits de fourrière des animaux capturés en état de divagation dans la commune de Ouagadougou qui fixe les amendes et droits de fourrière comme suit : pour les petits ruminants (5.000 FCFA/jour pour les droits de fourrière et 30.000 FCFA pour les amendes) et les gros ruminants (10.000 FCFA/jour pour les droits de fourrière et 50.000 FCFA pour les amendes).
Jacques SAWADOGO, correspondant à Kongoussi
Minute bf