Barsalogho est une bourgade située à environ 45 kilomètres de Kaya, chef-lieu de la région du Centre-nord. Cette commune connait, depuis maintenant deux ans, un grand flux de Personnes déplacées internes (PDI), lié aux attaques terroristes qui ont ciblé plusieurs localités de cette commune. La commune compte, à la date de fin avril 2021, 88235 PDI.
Depuis quelques mois, le tronçon qui relie Kaya à Barsalogho est en plein travaux et les populations ne savent plus quel sera leur sort pendant cette saison de pluie qui s’annonce. En effet, les premières pluies tombées dans ce mois de mai 2021 ont vite fait d’extérioriser le caractère piteux de cette voie déjà faiblement empruntée à cause de l’insécurité qui sévit dans la zone.
« Nous avons un sérieux problème avec la route Kaya-Barsalogho. Cette voie est en chantier depuis novembre 2020 mais rien ne bouge. J’ai interpellé plusieurs fois la direction régionale en charge des infrastructures qui, à son tour dit avoir saisi l’entreprise mais rien », regrette l’interlocuteur de Minute.bf. Cette même source craint que si rien n’est fait dans la diligence pour finaliser les travaux, il soit « difficile de ravitailler les milliers de PDI de Barsalogho sans compter ceux de Pensa, Dablo, Foubé et même Kelbo ».
En effet, selon ses explications, la route est quasi impraticable après une pluie. « Aucun camion de vivres ou citernes d’eau ne peut s’en sortir surtout à l’entrée de Gabou (environ 18 kilomètres de Kaya) quand on vient de Kaya. Il y a un gros trou au milieu et il n’y a pas de déviation possible. La situation humanitaire est toujours préoccupante car la saison s’annonce mais les PDI sont toujours au centre de Barsalogho et les villages toujours déserts », a-t-il déploré.
La situation sécuritaire à Barsalogho est toujours préoccupante car plusieurs déplacés n’ont pas pu être réinstallés dans leurs localités malgré les différentes interventions de l’armée dans cette partie du pays infestée par les terroristes depuis 2019. « On risque une fois de plus d’avoir une saison de pluies sans activité agricole, ce qui signifie que la prise en charge alimentaire et autres besoins doit se poursuivre », prévient notre source.
En rappel, c’est l’entreprise SEPS international qui a la charge des travaux de construction de la route Kaya-Barsalogho.
Minute.bf