L’Organisation internationale pour la Consolidation de la Paix (Interpeace), a officiellement lancé le projet « Améliorer la gouvernance sécuritaire locale dans les régions du Sahel, de l’Est, du Centre-Nord et de la Boucle du Mouhoun », le jeudi 8 juillet 2021 à Ouagadougou, autour du thème : « Renforcer la collaboration entre FDS et populations, un tandem efficace pour la sécurité humaine et collective ». La cérémonie a été présidée par le Ministre de la Sécurité, représenté par Alimatou Nombré, en présence de Alessia Polidoro, Représentante de Interpeace Afrique de l’Ouest. Le projet est soutenu par l’Ambassade du Canada.
Interpeace est une organisation internationale qui cumule « plus de 25 ans d’expériences dans le domaine de la consolidation de la paix, de la gouvernance de la sécurité ». Depuis 2017, sur appel des autorités sécuritaires burkinabè, Interpeace existe au Burkina afin « d’identifier, à travers des processus participatifs et inclusifs des solutions endogènes aux problèmes sécuritaires », a indiqué Alessia Polidoro, Représentante Interpeace Afrique de l’Ouest qui, dans ce sens, a salué le travail abattu par Interpeace Burkina depuis lors.
En effet, de 2019 à 2020, l’organisation a mené des consultations auprès des populations burkinabè qui ont permis d’identifier 4 principaux facteurs des conflits. Il s’agit de « la gouvernance sécuritaire confronté à l’émergence des groupes d’auto-défense ; la relation heurtée entre les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) et les populations ; l’émergence d’acteurs non-étatiques dans la fourniture des services de sécurité notamment, les groupes d’auto-défense ; le faible maillage du territoire et les nombreuses menaces internes et externes à la sécurité ».

Ainsi, pour le représentant pays de Interpeace, Fayçal Traoré, le lancement du projet : « Renforcer la collaboration entre FDS et populations, un tandem efficace pour la sécurité humaine et collective » fait suite aux recommandations consignés dans le rapport de ces consultations. A travers ce projet, il s’agit pour M. Traoré et ses camarades, de « proposer une réponse collective ; faciliter des espaces de discussions, de dialogues, de co-construction d’une gouvernance sécuritaire adaptée aux réalités d’aujourd’hui ». Concrètement, l’organisation qui milite pour la consolidation de la paix espère que ce projet va permettre de « créer une nouvelle dynamique en matière de gouvernance sécuritaire » en impliquant « les jeunes et les femmes ».
Interpeace pour un nouveau paradigme de la gouvernance sécuritaire…
En outre, ce projet bénéficie du soutien du Canada à travers son « programme pour la stabilisation et les opérations de maintien de la paix ». Pour la Représentante de l’ambassade du Canada au Burkina, Marjorie Cheron, « la stabilité politique et le développement économique de tout pays passe par un système de sécurité efficace et aux yeux des populations ». Alors, pour cette initiative qui « vise l’amélioration du niveau de sécurité des régions cibles du Sahel, du Centre-Nord et de la Boucle du Mouhoun », « le Canada s’engage à le soutenir », a-t-elle rassuré.

Aussi, pour Alimatou Nombré, la représentante du ministre de la Sécurité, ce projet porté par Interpeace vient à point nommé. « Les nombreuses mutations imposées par un contexte particulièrement volatil oblige à réviser l’approche de la fourniture des services de sécurité à l’ensemble des populations », a-t-elle estimé, avant de se convaincre qu’« il convient d’envisager un nouveau paradigme de la gouvernance sécuritaire qui prend en compte la participation de toutes les composantes de la société principalement, les populations, y compris les femmes et les jeunes ». Mme Nombré s’est le plus satisfaite de ce que l’enquête que produira ce projet de Interpeace sur les prestations sécuritaires servira d’ « outil de mesure du niveau de satisfaction des populations vis-à-vis des services de sécurité » et permettra aux décideurs « de prendre de nouvelles orientations pour des mesures idoines pour améliorer la sécurisation des populations et de leurs biens ».
Pour information, prévu pour 2 ans, ce programme d’Interpeace a commencé depuis octobre 2O20 et s’achèvera en octobre 2022.
Franck Michaël KOLA
Minute.bf