Les responsables de l’Association des ressortissants de la commune de Madjoari (ARCD) ont animé une conférence de presse ce lundi 5 juillet 2021 à la bourse du travail de Ouagadougou. L’objectif de cette rencontre avec les Hommes de médias visait à dénoncer la situation sécuritaire délétère qui règne dans ladite localité située dans la région de l’Est du Burkina.
« La commune de Madjoari est sur le point de tomber à cause de la pression qu’exercent les groupes armés depuis 2017 », a déclaré Nassirou Dahani, porte-parole des ressortissants de la commune de Madjoari.
Les habitants de cette commune disent avoir le sentiment d’être livrés à la merci des terroristes qui leur imposent leurs dictats. Les terroristes se sont « substitués » aux Forces de Défense et de sécurité (FDS) parce qu’à « l’entrée et à la sortie du village, les postes de contrôle sont installés par ces groupes armés à l’image des contrôles qui se font à l’entrée et à la sortie de la ville de Ouagadougou », a confié le principal conférencier. « Être natif de Madjoari est devenu un délit dont la sentence est la mort car nous assistons impuissamment à un anéantissement progressif de la commune », a déploré Nassirou Dahani.
« Si rien n’est fait, Madjori ne sera qu’une histoire. Cette commune n’existera plus sur la carte du Burkina selon le souhait de nos autorités parce que c’est plus de 12 000 âmes qui cherchent une assistance humanitaire d’urgence », alerte M. Dahani.
Les conférenciers ont aussi décrié « l’inaction » des FDS. « L’État n’existe plus et les Forces de défense et de sécurité qui y sont n’attendent que la fin de l’évacuation des populations aussi pour partir par hélico. A la limite, ce sont les populations qui protègent l’armée », déplorent-ils.
« Au regard de cette situation insoutenable, nous demandons à nos dirigeants que s’ils ne sont pas à mesure de nous protéger, qu’ils nous donnent des armes pour que nous nous défendions. Si la base militaire qui y est, n’est juste là que pour protéger le camp, qu’elle s’en aille et nous laisse en paix. Ainsi, nous rejoindrons nos frères du Bénin pour espérer vivre comme des hommes », se résignent à dire les conférenciers.
Par ailleurs, ont-ils mis en garde les autorités gouvernementales. « Si la commune de Madjoari venait à être un second Solhan, les autorités qui y viendront pour les condoléances n’y retourneront plus jamais », a mis en garde Nassirou Dahani.
Soamindi Gilbert Onadja (Stagiaire)
Minute.bf