Réunis à l’école secteur 5A ce mercredi 8 juillet pour 48 heures de grève, plusieurs militants et sympathisants de la Confédération Générale des Travailleurs du Burkina (CGT-B) ont répondu favorable à l’appel de leurs structures syndicales. Vivant un contexte assez particulier, le comité sous régional du Centre-Nord a fait une déclaration sur la situation sécuritaire de la région.
Avec pour titre : « Halte aux attaques meurtrières qui endeuillent les populations du Centre-Nord », la déclaration revient sur les attaques à répétition avec pour conséquences le déplacement massif des populations et les exécutions extrajudiciaires. « Il y a réellement des formes de terrorismes qui se développent et le constat est terrible. Avec les recents événements, la mort du maire de Pensa, ça prouve qu’il reste beaucoup à faire » s’est inquiété Hamidou DABARE, secrétaire général du syndicat national des travailleurs de l’éducation (SYNATEB), membre du collectif CGT-B.
Cependant, il encourage les différentes forces engagées pour sauver le pays de la menace des forces obscures et appelle les autorités à plus de responsabilités. « Avec la bravoure des FDS et des VDP (volontaire pour la défense de la patrie) le mouvement syndical tient à les encourager et demande aux autorités de les accompagner franchement ». Il en appelle aussi à l’implication de toutes les couches sociales car selon lui, la lutte contre le terrorisme n’est pas seulement armée.
Faisant un récapitulatif des attaques de la région du Centre-Nord dans sa déclaration, le comité sous régional a pu dénombrer plus de 27 attaques avec au total près de 300 personnes tuées et environ 137 officiellement disparues.

Toujours selon les manifestants, sur plus de 849 329 déplacés internes dénombrés à la date du 3 mai 2020, le Sanmantenga à accueilli à la date du 16 août 2019, plus de 168 794 personnes déplacées internes (PDI). Cependant, le directeur provincial de l’action humanitaire du Bam a confié le 26 juin dernier que la province du Bam compte actuellement plus 100 milles PDI.
La gestion des déplacés internes a été fustigée par Hamidou DABARE qui a appelé les premiers responsables en charge de cette question à la vigilance. « Tout le monde est victime en sa manière par rapport aux déplacés et on sait que pour le travail qui se fait il y a des efforts mais il y a des brebis galeuses qui sapent le travail. Le recensement se fait souvent par camaraderie, par proche. En tout cas il y a un assainissement à faire dans cette activité », a reconnu le SG du SYNATEB, qui confie qu’ « il y a des gens qui sont suffisamment servis et d’autres jusqu’à l’heure n’ont pas été servis. Cela prouve donc la défaillance, tout le manque de sérieux dans le traitement et la gestion des fichiers et des déplacés eux-mêmes ».
Durant les deux jours de grève, les militants et sympathisants du collectif des syndicats auront droit à des communications sur le syndicalisme de lutte de classes, les répressions dont sont victimes certains de leurs camarades dans la lutte, l’appel au respect des différents points de la plateforme revendicative et les difficultés rencontrées dans certains secteurs.
Jacques SAWADOGO, correspondant
Minute.bf