Dans le cadre du Projet d’appui à la gestion du stock d’intervention (PAGSI), la Société nationale de gestion du stock de sécurité alimentaire (SONAGESS) a lancé, en 2025, une opération de vente de céréales à prix subventionnés au profit des populations vulnérables. Répartis sur 242 points de vente dans des communes à risque d’insécurité alimentaire, deux de ces dispositifs ont été suivis, le vendredi 19 septembre 2025, par la presse dans les régions de l’Oubritenga et du Nazinon, afin de constater de visu la transparence de ce processus désormais intégré à la plateforme « Agrivoucher » du ministère en charge de l’Agriculture.
Au cours de l’année 2025, deux innovations majeures ont été introduites par la SONAGESS dans la prestation de ses services en faveur des populations. La première est relative au ciblage des bénéficiaires. Pour cela, des comités communaux multipartites ont été mis en place, avec pour mission de recenser, identifier et octroyer des « bons de bénéficiaires » aux personnes vulnérables. Pour être éligibles à l’opération, ces dernières doivent s’enregistrer auprès des comités constitués à cet effet. Les périodes de recensement sont, quant à elles, placées sous la supervision des présidents des délégations spéciales des communes bénéficiaires. Une fois identifiés, « des codes-bons leur sont remis » afin de procéder au paiement.
La deuxième innovation concerne le paiement électronique. Les bénéficiaires procèdent désormais au paiement par mobile money avant de retirer leurs sacs dans les points de vente. Ce mode de paiement, selon le directeur général de la SONAGESS, Gildas Stéphane Tiendrébéogo, vise à « assurer une transparence optimale et une fluidité des opérations, tout en évitant aux agents de vente de gérer la liquidité et les risques associés ».
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Selon lui, cette méthode permet également de mettre fin « aux bousculades ainsi qu’aux longues files d’attente ». « Vous constatez depuis longtemps que, dans le cadre de notre dispositif de vente de céréales, il y avait des bousculades, il y avait bien des désagréments. Nous avons reçu l’instruction de corriger ces différents désagréments et nous avons mis en place, cette année, un nouveau dispositif », a-t-il expliqué à l’issue de la tournée.
Sur le terrain, les premiers constats sont jugés encourageants par M. Tiendrébéogo et son équipe, que ce soit à Ziniaré ou à Gon-Boussougou dans le Nazinon. « Nous sommes assez heureux de constater qu’il n’y a plus de bousculades, comme à l’accoutumée. Nous constatons également que le dispositif est compris, quand bien même il y a quelques améliorations qui peuvent encore être faites », a-t-il ajouté. Selon lui, ce système inclusif et sécurisé devrait, à terme, permettre aux bénéficiaires de se présenter individuellement, « sans bousculade aucune », pour retirer les céréales qui leur sont destinées.
Un processus simplifié…
Concrètement, le processus de vente des céréales se déroule dorénavant comme suit : la première étape est marquée par l’identification des bénéficiaires par les sous-comités et comités communaux. Dans la deuxième étape, un code-bon composé de 9 chiffres est remis à chaque bénéficiaire par les comités communaux.
Troisièmement, les bénéficiaires procèdent au paiement par mobile money du montant dû en composant la syntaxe appropriée en fonction de l’opérateur. « Orange Money Paiement : » *144*48*1 Codebon#. Le paiement par Moov Money se fait au : *555*411*Codebon# et LIGDICASH », a détaillé M. Tiendrebeogo.
En clair, Il suffira désormais de composer les syntaxes suivantes sur Orange ou Moov PAIEMENT: *3528*1*4*8*1# et suivre les différentes étapes. À l’étape 4, le bénéficiaire présente le code de paiement de 5 chiffres à l’agent de vente. Ce code est contenu, dit-il, dans le message envoyé par l’opération après le paiement. Enfin, l’agent de vente vérifie le paiement et l’identité du bénéficiaire avant de lui remettre le sac de céréales.
Un dispositif salué par les bénéficiaires…
Au constat des journalistes, cette innovation majeure est bien accueillie par les bénéficiaires. Les premiers retours sont jugés positifs. À Ziniaré, Mme Sawadogo a témoigné que le dispositif est économique en temps. « En tout cas, j’ai eu rapidement mon sac de céréales. Cela n’a pas pris de temps. Je suis vraiment contente de cette mesure des autorités. Que Dieu les bénisse », a-t-elle exprimé.
À Gon-Boussougou, Boureima Maré a abondé dans le même sens que sa prédécesseure. « Le nouveau dispositif est très bon. Il n’y a plus d’attroupement comme les années précédentes. On apprécie beaucoup cela. Quand tu arrives à faire ton paiement, les agents de vente eux-mêmes t’aident à mettre ton sac sur ton vélo ou ta moto, et c’est parti », a-t-il déclaré, tout en plaidant pour que les stocks arrivent « à temps et en quantité ».
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Cette année, chaque point de vente est approvisionné à hauteur de 20 tonnes de céréales, avec une limitation fixée à un sac par bénéficiaire. L’opération se veut également flexible, car les transactions de paiement peuvent être effectuées à distance, sans la présence physique immédiate du bénéficiaire devant les agents de vente.
Avec ce nouveau mécanisme, la SONAGESS espère renforcer l’efficacité, la transparence et la proximité dans la gestion de ses stocks, tout en assurant un meilleur service aux populations vulnérables.
Jean-François SOME
Minute.bf
