vendredi 4 juillet 2025
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Flambée des prix des motos : « Les contrôles vont s’intensifier » (BMCRF)

La Brigade mobile de contrôle et de répression des fraudes (BMCRF) a annoncé, ce jeudi 3 juillet 2025, une batterie de mesures en cours visant à faire baisser les prix des motocyclettes au Burkina Faso. C’était au cours d’une conférence de presse tenue à Ouagadougou.

Selon le coordonnateur de la BMCRF, Sanibè Faho, face à la hausse des prix des motocyclettes sur le marché burkinabè, la brigade a mené, du 8 au 17 avril 2025, une mission d’investigation dans différents points de vente à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso. Cette mission, dit-il, visait à vérifier l’exactitude des informations selon lesquelles les prix des motocyclettes avaient augmenté sur le marché, à identifier les facteurs de cette hausse et à prendre des mesures idoines.

« Nos sorties, c’était pour investiguer, pour aller à l’information. Parce que, pour nous, c’étaient des allégations, des voix dans l’opinion qui nous ont alertés, disant qu’il y avait une hausse des prix sur les marchés. Nous sommes allés sur le terrain pour recueillir des données qui nous permettent d’agir. Et effectivement, cette information a été avérée », a-t-il expliqué.

Sanibè Faho, Coordonnateur de la BMCRF

L’enquête, selon le coordonnateur de la BMCRF, a révélé divers facteurs justifiant la hausse des prix des motos au Burkina Faso. Ces facteurs s’observent aussi bien au niveau des importateurs que des détaillants. Au niveau des importateurs, les investigations ont relevé plusieurs causes, notamment le ralentissement de la fabrication de certaines motocyclettes et cyclomoteurs des marques Sirius et Finn dans les usines à l’international, en raison d’un manque de matières premières ; la difficulté des importateurs burkinabè à accéder directement aux usines de fabrication, les obligeant à s’approvisionner auprès d’intermédiaires ou de revendeurs ; la variation à la hausse du coût du transport et du transit; et la hausse du cours du dollar. Du côté des détaillants, la hausse est liée à la rareté et à la rupture de stock de motocyclettes chez les importateurs/grossistes.

Face à cette situation persistante, aux dires de M. Faho, des solutions sont envisagées par le ministère en charge du Commerce, à travers la BMCRF, pour freiner la flambée des prix. « Il s’agit notamment de la soumission de l’importation des motocyclettes et cyclomoteurs à une Autorisation Spéciale d’Importation (ASI), pour un meilleur suivi de l’approvisionnement du pays. Il est aussi prévu le montage sur place des motos dites originales par les unités locales, afin de faire baisser les prix grâce aux avantages fiscaux accordés aux unités de montage et, enfin, la surveillance périodique des prix et des stocks », a-t-il précisé.

Outre cela, selon ses précisions, le ministère du Commerce a saisi les ambassades du Burkina Faso dans les pays fournisseurs, afin d’obtenir des données exactes sur les prix de vente des motocyclettes et cyclomoteurs.
« Vu qu’il était difficile pour nous d’avoir des informations fiables sur les prix de vente des cyclomoteurs dits originaux, nous avons décidé d’aller jusqu’à la source, c’est-à-dire dans les pays exportateurs. Cela nous permettra de reconstituer tous les éléments entrant dans la formation des prix pratiqués par nos commerçants au niveau national. Dès que nous aurons ces informations, nous les confronterons avec les données issues de notre enquête », a-t-il déclaré, soulignant que cela permettra à son institution d’« aller plus vite » dans la mise en œuvre des mesures destinées à soulager les consommateurs.

Sani Bè Faho a appelé les consommateurs à faire des choix stratégiques de résilience

Dans tous les cas, la Brigade mobile de contrôle économique et de répression des fraudes a annoncé une intensification des contrôles dans les jours à venir auprès des importateurs, des unités de montage et des revendeurs de cyclomoteurs. « Et cette fois-ci, le contrôle ne va plus se limiter à des vérifications de stocks. Tous ceux qui vont s’adonner ou continuer de s’adonner à des pratiques d’augmentation exagérée des prix verront leurs motos saisies, puis revendues. Et le fruit de cette vente sera reversé au profit du Fonds de soutien patriotique. C’est un message clair que nous voulons adresser à tous les opérateurs et revendeurs de cyclomoteurs », a averti le coordonnateur.

M. Faho a profité de cette conférence pour inviter les opérateurs économiques à intégrer les valeurs d’éthique dans leurs affaires, à respecter scrupuleusement les textes réglementaires, ainsi que les mesures prises pour contenir la hausse des prix. Quant aux consommateurs, il les a appelés à faire des choix stratégiques de résilience en cette période difficile, et à rester vigilants quant aux produits proposés sur le marché.

Pour signaler ou dénoncer tout manquement à la réglementation, les numéros verts suivants sont disponibles : 80 00 11 84 / 80 00 11 85 / 80 00 11 86.

Oumarou KONATE

Minute.bf

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