Seul film burkinabè en lice pour l’étalon de Yennenga, le film « Sira » de la réalisatrice burkinabè, Apolline Traoré, a fait le plein à craquer de la salle du ciné Burkina. Le mercredi 01 mars 2023, à l’occasion de sa deuxième diffusion après la salle comble du ciné Nerwaya, c’était au tour de la salle du ciné Burkina de refuser du monde. La majorité des cinéphiles ont été contraints de rebrousser chemin.
« Sira » est un véritable film qui retrace le terrorisme, la terreur et le calvaire des femmes face à ces hommes armés.
Ce film « Sira », d’une durée de 120 minutes a donc déjà conquis le public. Il fallait y être le mardi dernier au ciné Nerwaya pour voir l’engouement des cinéphiles autour de cette réalisation. Ce mercredi encore, ils ont été des centaines à prendre d’assaut la salle du ciné Burkina. Tous n’ont même pas eu accès à la salle déjà pleine, quelques minutes après la fin du film précédent. Notons que la forte affluence a créé un retard au niveau de la projection du film, qui a débuté 45 minutes après l’heure preuve, soit 19h15 minutes.
Pour Apolline Traoré, réalisatrice, le film « Sira », est un « espoir dans la lutte contre le terrorisme ». « À travers le personnage de Sira, j’ai voulu monter que les femmes font parties de cette lutte. Quand on parle de terrorisme on voit les actions de l’armée vraiment formidable ou encore les politiques qui essaient de se battre. Mais, souvent, les femmes sont victimisées dans les camps. Pourtant, elle agissent énormément. C’est un hommage pour elles. Elles peuvent aussi participer dans la lutte contre le terrorisme », a-t-elle expliqué. Yéré ou le « chef terroriste » dans le film, représente, « l’horreur, la bêtété, le banditisme. Ce genre d’individus, on les retrouve dans nos sociétés. Ils mettent l’islam en avant. Pourtant cela n’a rien à voir avec l’islam. Ils utilisent l’islam et la charia pour dire qu’il protège l’islam. Ce n’est pas vrai. Ce sont des bandits. C’est dangereux de mettre la religion devant et l’utiliser comme couverture », a ajouté Apolline Traoré.
Pour l’actrice principale, Nafisatou Cissé, « Sira », traduit en français « première fille », ce rôle incarné rend hommage à toutes les femmes victimes du terrorisme. « Avec les femmes, je me dis qu’on n’est pas loin de la Paix. Je dis à toutes ces femmes victimes de ne pas baisser les bras. On est tous ensemble. C’est ensemble qu’on redonnera vie au Burkina Faso », a-t-elle opiné.
Pour ce cinéphile, Akim, si c’est un film « très abouti qui mérite le Graal », néanmoins il y a, selon lui, des petites insuffisances. « Dans la salle, après l’accouchement de Sira, les cinéphiles, après la présentation du bébé, ont semblé faire ‘un hum’. Un étonnement qui montre que la réalisatrice n’a pas mentionné le temps. Elle pouvait mettre l’espacement, c’est-à-dire, un mois plus tard ou 6 mois plus tard ». De l’enseignement, retient pour sa part, cette cinéphile Poumoul, ce sont les infiltrations. « J’ai compris à travers ce film que tout le sabotage qu’on connait aujourd’hui par les terroristes est du fait de la traîtrise. Sans traite, aucune attaque. Il a fallu qu’un membre de la famille de Sira vire dans le terrorisme, pour que sa famille soit rasée. Il a aussi fallu qu’un militaire s’infiltre dans le groupe terroriste pour les avoir. Des deux côtés, les Hommes de la République sont plus légaux », a-t-elle conclu. Dans la même lignée, a-t-elle attribué la note de « 18/20 » à ce film.
Si Apolline Traoré espère succéder à Ahmed Khadar, lauréat de la 27e édition du FESPACO, elle dit s’en remettre à la décision des membres du jury au soir du 04 mars 2023.
Précisons que Roch Kaboré, ancien président du Faso, était en première ligne des invités d’honneur.
Mathias Kam
Minute.bf
