Le clap d’ouverture de la 28e édition du festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou ( FESPACO), a été donné dans l’après-midi de ce samedi 24 février 2023, par les Premiers ministres burkinabè et malien, Apollinaire Kyelem de Tambela et Choguel Kokalla Maïga.
C’est donc parti pour une semaine de rude compétition entre différents films d’acteurs et réalisateurs du 7e art venus de toutes les contrées d’Afrique, chacun espérant ramener chez lui, au soir du 04 mars 2023, l’Etalon d’or de Yennenga.
Du côté des cinéastes burkinabè, l’on est déjà confiant quant à l’éventualité d’une issue heureuse. Et ce n’est pas Saturnin Milla, acteur burkinabè de cinéma qui dira le contraire. « On espère avec le film Sira d’Apolline Traoré, remporter cet or là. Ce que j’ai vu sur le net au niveau de la berlinale, elle a eu un standing ovation pour la projection de son film donc on espère. Maintenant c’est une question de jury. Et comme c’est le jury, on va attendre voir», a-t-il déclaré.

En attendant les projections qui s’ouvrent ce dimanche, M. Saturnin se dit ébloui déjà par la cérémonie d’ouverture de ce 25 février. « Franchement, c’est une joie immense qui m’anime parce qu’il était dit quelque part que le Burkina n’allait plus organiser de FESPACO, même pas d’évènement, compte tenu de la situation sécuritaire. Mais voyez, non seulement le FESPACO aura lieu, mais c’est le Mali qui est l’invité d’honneur. Je ne sais pas si vous voyez la nuance. Le Mali où la situation sécuritaire est pareille qu’au Burkina et voilà que notre FESPACO a lieu. Franchement je suis très très content » s’est-il exclamé.
Si le Burkina espère gagner le cœur de la princesse Yennenga, le Sénégal, pays invité d’honneur de l’édition précédente, lui, se dit déjà vainqueur. Le pays est venu à cette compétition avec 12 films et son directeur de la cinématographie, Germain Collée, se montre on ne peut plus optimiste. « Le Sénégal est encore présent comme toujours avec 12 films qui seront en compétition. 12 films dans tous les domaines notamment les longs métrages, les courts métrages documentaires et surtout les films d’école. C’est le résultat de tout l’effort qui est en train d’être fait dans notre pays en terme de formation mais en terme également d’encadrement qui nous a valu tout cela. Et nous sommes la, très très optimiste, pour participer à cette fête du cinéma africain. Et nous allons certainement repartir d’ici avec la plus haute distinction de cette fête », a-t-il dit tout en appréciant la qualité du spectacle produit à la cérémonie d’ouverture.

« Nous venons de vivre une énorme cérémonie d’ouverture, à la dimension de ce que représente le cinéma africain, avec beaucoup de créativités de la part des metteurs en scène. J’ai été ému dans ce FESPACO de l’hommage qui a été rendu à un illustre sénégalais qui est Ousmane Sembène que nous avons vu aujourd’hui et qui est le pionnier des pionners du cinéma africain. Un autre hommage a été rendu à un autre cinéaste Sénégalais, Safi Faye qui vient de décéder il y a 48h » a-t-il salué.
Bounaséré Fofana est un cinéaste réalisateur venu du Mali, qui est d’ailleurs le pays invité d’honneur de cette édition. Il est venu en compétition à cette édition, avec un long métrage dans la catégorie post-production Yennenga. Il se réjouit des innovations déjà constatables à ce début des évènements. « Cette 28e édition, il y a eu beaucoup de choses qu’on a vu dans d’autres grands événements comme Cannes, Berlinale, Toronto, qu’on est en train de voir ici. Pour une première fois au FESPACO, il y’a une rencontre entre les producteurs, ça c’est une première ici au FESPACO. Il y a aussi le long métrage Yennenga où j’ai même un film selectionné. C’est donc l’occasion pour nous de rencontrer des producteurs et permettre d’aboutir nos futurs films pour le Fespaco à venir », s’est-il réjoui. Comme les autres, lui aussi espère un prix dans la catégorie post-production Yennenga. Un prix qui lui permettrait de finir son film.
Contrairement aux précédents qui semblent plus optimistes quant à la victoire des films en compétition de leur pays, Barou Oumarou Ouédraogo, lui se montre un peu sceptique. Pour cet acteur du cinéma burkinabè, le Burkina Faso à de faibles chances de remporter l’or du Yennenga.

« Je ne crois pas du tout parce qu’il ne faut pas craindre de le dire, le cinéma n’est pas financièrement épaulé. Au pays ici c’est un peu ça le tort. Les gens ne peuvent pas dépenser des milliards pour faire un film de pointe et que nous nous voulons faire des films amateurs avec peu de sous et espérer avoir l’Étalon. Je ne crois pas du tout », a-t-il regretté tout en invitant les autorités burkinabè a soutenir l’industrie cinématographique burkinabè. « Il est temps que les autorités se disent que chaque année on mettra 2 milliards pour un long métrage, 4 milliards pour deux longs métrages, et qu’on mettra des sous assez conséquents pour les documentaires ; oui, en ce moment, il n’y pas de problème. On est bien parti, parce qu’il faut reconnaître que le Burkina c’est le premier détenteur de techniciens » a-t-il souhaité.
Rappelons que ce sont 170 films toute catégorie confondue, qui seront projetés durant ce FESPACO 2023.
Lire aussi ➡️ FESPACO 2023: L’ambiance au palais des sports de Ouaga 2000 à quelques heures de l’ouverture de la 28e édition
Oumarou KONATE et Jean-François SOME (Stagiaire)
Minute.bf