Le Premier ministre, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, a ouvert ce mercredi 10 septembre 2025, à Ouagadougou, les États généraux de la décentralisation. Placée sous le thème : « Quelle décentralisation pour un développement local et une meilleure contribution à la sécurisation du territoire ? », cette rencontre vise à proposer des réformes du processus de décentralisation en lien avec les réalités socioculturelles, sécuritaires et politiques du Burkina Faso, afin d’améliorer les conditions de vie des populations à la base.
Durant 72 heures, les participants venus des différentes régions du pays, ainsi que du Mali et du Niger, feront le diagnostic de la décentralisation en cours au Burkina Faso. Ils recueilleront les perceptions des forces vives sur ce processus et proposeront des réformes de modèles de gouvernance participative, garantissant inclusion et légitimité dans la gestion des affaires locales.

« Nous avons une décentralisation mise en œuvre depuis plusieurs dizaines d’années, avec des hauts et des bas. Nous savons tous que les populations ne se reconnaissent pas toujours dans le modèle actuel de décentralisation, et ce que le système partisan a causé à certaines régions. Aujourd’hui, nous sommes dans une Révolution progressiste et populaire, alors il faut s’interroger sur ce qui a marché et ce qui n’a pas marché, pour permettre aux populations d’être au centre du développement local », a expliqué le ministre en charge de l’Administration territoriale et de la Mobilité, Émile Zerbo.

Il a précisé que la conduite de ces États généraux s’est faite en deux phases. La première a consisté en l’organisation de consultations régionales, et la seconde, qui se tient actuellement, correspond à la tenue effective des États généraux à Ouagadougou. Les travaux, répartis sur trois jours, se déroulent en plénière et consistent en la présentation d’une communication introductive suivie de la synthèse des rapports des consultations régionales. « À la suite de ces présentations, les débats seront ouverts dans le but, non seulement de procéder à un arbitrage des recommandations formulées au niveau des régions, mais aussi de recueillir les propositions de réformes des participants. Les résultats de ces travaux seront consignés dans un rapport général », a-t-il indiqué.
En ouvrant les travaux, le Premier ministre Rimtalba Jean-Emmanuel Ouédraogo a rappelé l’importance de ces États généraux, qui, dit-il, s’inscrivent dans la dynamique impulsée par le Président du Faso à travers la Révolution progressiste populaire, pour « une refondation audacieuse, inclusive et durable » de la Nation.

« Ces assises nationales sont l’expression d’une volonté politique forte : celle de redonner aux collectivités territoriales toute leur place dans la gouvernance de notre pays. Elles traduisent également l’engagement du Chef de l’État à promouvoir une décentralisation véritablement ancrée dans nos réalités socioculturelles, centrée sur les besoins des populations, et en phase avec les exigences de souveraineté, de résilience et de transformation structurelle », a-t-il affirmé.
Plus qu’un simple cadre de concertation, ces assises doivent, selon lui, être un moment historique de refondation. Le Chef du gouvernement a, de ce fait, appelé les participants à transformer les contributions issues des consultations régionales en une vision partagée, claire et ambitieuse, pour une décentralisation rénovée et souveraine.

« Notre ambition commune est claire : bâtir une gouvernance territoriale efficace, transparente et adaptée à nos réalités socioculturelles, économiques et sécuritaires », a-t-il conclu, invitant chaque participant à faire preuve d’engagement, de lucidité et de patriotisme tout au long de ces réflexions.
Oumarou KONATE
Minute.bf