L’architecture est un milieu réputé être pour les hommes dans lequel certaines femmes tentent de s’imposer. Hélène Astrid Oubda est une jeune femme, architecte de formation, qui a su s’imposer dans ce milieu où les femmes représentent 12.5% soit 25 femmes sur 200 hommes. Dans un bref entretien, elle est revenue sur son parcours et les défis auxquels elle est confrontée dans ce milieu. Nous vous proposons son expérience dans les lignes qui suivent…
Minute.bf (M) : En tant que femme, qu’est-ce qui vous a poussé à vous lancer dans l’architecture ?
Hélène Astrid Oubda (H.A.O) : Pour dire vrai, au départ je n’étais pas prédestinée pour l’architecture. Ça été une opportunité qui m’est apparue et j’ai sauté sur l’occasion. Par la suite, je me suis rendu compte que c’était un métier passionnant pendant mes années d’études à l’école africaine des métiers de l’architecture.
M : On a tendance à dire que dans ce milieu dit d’homme, il est très difficile pour une femme d’avoir une vie sociale normale. A votre niveau comment gérez-vous vie sociale et vie professionnelle ?
H.A.O : Pour ma part, tout est une question d’organisation. Je m’organise comme je peux pour faire d’abord mon métier et pour ce qui est de la vie familiale, il est vrai que très souvent elle passe en second plan, mais avec une très bonne gestion en faisant la part des choses. Quand il s’agit du boulot, c’est le boulot et quand il s’agit de la famille, c’est la famille; c’est ainsi que j’arrive à gérer les deux.
M : Quels sont les défis auxquels vous êtes confronté en tant que femme dans ce métier ?
H.A.O : Le premier défi c’est d’abord le fait que nous femmes on soit une minorité dans le domaine et se faire une place est un peu difficile car seulement 1/5 des architectes du Burkina sont des femmes. Déjà, sur les bancs on se retrouve avec pratiquement le quart des effectifs lorsqu’on est vraiment nombreuse et lorsqu’on sort aussi c’est toujours la même chose. Du coup il faut batailler pour se mettre au même niveau que les hommes. En plus de cela il y a aussi les préjugés de la population car la plupart préfère avoir à faire à un homme plutôt qu’à une femme et c’est aussi souvent très compliqué quand tu te retrouves à donner des ordres à des hommes souvent plus âgés et qui sont dans le métier depuis très longtemps.
M : Quels sont les avantages de ce métier pour vous ?
H.A.O : Tout d’abord ce métier m’a amenée à avoir une autre vision de la vie, vu qu’on est amené à concevoir le beau de façon générale. Du coup tu as une vision artistique de la vie et il y a le fait aussi que c’est un métier qui nourrit son homme si tu sais tirer ton épingle du jeu.
M : Cela fait combien de temps que vous êtes dans le domaine ?
H.A.O : Je suis dans le domaine il y a pratiquement 4 ans.
M : En 4 ans, quelle a été votre plus grande satisfaction ?
H.A.O : Ma plus grande satisfaction c’est le fait d’avoir un retour de satisfaction de mes clients, qui m’appellent très souvent pour m’encourager, valoriser mon travail et me recommandent à d’autres clients. La rémunération, bien vraie qu’elle est importante mais c’est le fait d’avoir des recommandations en plus du travail que tu fais pour le client qui me satisfait le plus.
M : Votre dernier mot à l’endroit de toutes ces jeunes filles qui voudraient emboiter vos pas ?
H.A.O : Il faut d’abord aimer ce que l’on fait. Si tu n’as pas l’amour de ce que tu fais, ça sera vraiment très compliqué et dès qu’il y aura une difficulté tu risques de lâcher prise et surtout travailler son côté relationnel pour pouvoir se faire une certaine place.
Entretien réalisé par Sandrine Bado
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