mardi 21 octobre 2025
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Entrepreneuriat : Aziz Bissongo, l’homme qui rend les femmes belles

Alors que de nombreux jeunes de sa génération passent leur temps à se plaindre à longueur de journée qu’il n’y a pas d’emploi, Aziz Tapsoba, lui a décidé de prendre son destin en main. Après avoir écourté ses études en école franco-arabe, le jeune Tapsoba va s’investir dans sa passion, celle de rendre les femmes belles par les tatouages, le make up, la pédicure-manucure… Avec son petit salon de soins de beauté, Aziz Bissongo, comme l’appelle affectueusement ses clientes, est chef d’entreprise à seulement 25 ans et embauche 6 personnes. Minute.bf est allé à la rencontre de ce jeune qui excelle dans ce métier réputé féminin sous nos cieux pour comprendre comment il arrive à affronter les préjugés et ce qu’il gagne.

Vendredi 2 avril 2021, il est 13h30 minutes quand l’équipe de Minute.bf arrive au salon de Aziz Tapsoba, sous les chaudes caresses des rayons du soleil ouagalais. Nous trouvons notre homme seul, au milieu des femmes venues en nombre pour se rendre coquette à l’orée du week-end teinté de mariages, de la fête de pâques et autres. Toutes ces femmes qui avaient envahi son salon de quelques huit tôles avaient rendez-vous ce vendredi avec celui qu’elles appellent affectueusement Aziz Bissongo, pour de l’accueil chaleureux qu’il leur réserve chaque jour dans son salon adossé au côté est du marché Katre-Yaar de Ouagadougou. Aucune place pour se tenir normalement. Le salon était plein à craquer.

Ainsi, pendant que certaines clientes étaient en train de se faire les oncles, les faux cils, le make up et autre, les autres en attente, pour oublier l’emprise du temps, s’adonnaient à la « vente du piment » (faire des commérages) comme il est reconnu à chaque fois que les femmes se regroupent. C’est dans cette ambiance faite de rires, de commérages, de petites histoires que M. Tapsoba nous reçoit pour nous retracer son histoire dans son métier, décliner la stratégie employée pour affronter les préjugés, et partant, les difficultés rencontrées.

Aziz Tapsoba en train de faire des tatouages à une de ses clientes

« J’ai appris ce métier de ma mère qui le pratiquait au quartier. Elle appliquait le « djabi », qui consiste à faire des sortes de dessins sur les corps des femmes. J’ai pris goût à la voir faire cela et c’est là que tout est parti », nous retrace celui-là qui a décidé de faire de la beauté de la femme sa spécialité.

« Passionné » de son métier, Aziz Bissongo n’ira pas loin dans ses études. Il arrête les études en Cours élémentaire deuxième année (CE2) dans l’école franco-arabe, qu’il fréquentait. S’inspirant ainsi de ce qu’on peut qualifier d’héritage maternel, Aziz Bissongo va faire le choix pour ce qui est de son avenir, de vivre sa passion en vivant uniquement d’elle.

A 25 ans, Aziz Tapsoba est chef d’entreprise et emploie 6 personnes…

En 2009, il fait ses premiers pas au marché de la Cité AN2. « Ma grand-mère vendait au marché et je profitais de son hangar pour proposer mes services car je ne pouvais pas, à cette époque, m’offrir un hangar encore moins un local », nous confie-t-il. En 2012, notre homme rassemble ses petites économies et arrive à s’offrir un hangar au marché de Katre-Yaare. Les choses commencent à s’améliorer pour ce dernier. Ce n’est que depuis 2016 qu’il a pu s’installer dans son propre salon pour mieux mener son activité. Un salon qui, depuis quelques temps, refuse régulièrement de son monde car il a pu fidéliser ses clientes par son « accessibilité et son travail bien fait à un coût réduit ». De 2009 à 2016, Aziz Bissongo s’est frayé un petit parcours et grâce à lui, 6 autres personnes ont échappé des méandres du chômage. Tout de même, pour en arriver à là, M. Tapsoba, dans sa vie de jeune entrepreneur, a dû faire face à certaines difficultés comme il fallait s’y attendre, surtout pour un métier inféré au genre.

« Les difficultés n’y manquent pas. Ce n’est pas facile de travailler avec les femmes. Il faut être fort et comprendre leur état d’esprit pour pouvoir les gérer », a fait savoir celui-là qui pendant maintenant un bon nombre d’années s’est habitué à un environnement féminin dans le cadre de son travail. Concrètement, faire respecter l’ordre de passage est la grosse équation qui ne facilite pas la tâche à notre interlocuteur. « Souvent il y en a qui viennent, qui estiment qu’elles sont pressées et refusent de se mettre dans le rang, ce qui est difficile au regard de l’affluence qui a fait patienter beaucoup de personnes avant elles », déplore Aziz Tapsoba, qui en pareille circonstance dit être obligé d’intervenir pour mettre l’ordre, tout cela d’une manière à ne frustrer personne. L’autre difficulté et non des moindres, c’est celui du regard des autres sur son métier qualifié de féminin. Mais la réponse de Bissongo ne se fait pas attendre sur cette question.

Suivez la vidéo

Aziz Tapsoba, spécialiste de la beauté féminine, est chef d’entreprise à 25 ans…

Sans complexe donc Aziz Bissongo vit de son métier pour ne pas dire de sa passion, qui à l’en croire, lui rapporte beaucoup. « Quand il y a de l’affluence, je peux me faire un chiffre de 20 000 à 25 000 F CFA en une journée et même quand ça ne va pas, je m’en sort avec un peu plus de 10 000 F CFA », s’est-il satisfait, laissant le libre choix à qui le veut, d’imaginer ce qu’on peut gagner mensuellement en pratiquant son métier pour peu que l’on s’affranchisse de certains stéréotypes.

Ambitieux, avec sa petite et riche carrière qui lui a permis d’amasser en expérience au point où le tatouage, le make up, la pédicure-manicure… n’ont plus de secret pour lui, Aziz Tapsoba rêve grand. Il entend continuer dans son métier et espère un jour s’offrir un grand salon avec une grande capacité d’accueil de nombreuses clientes. Mieux, M. Tapsoba veut conquérir les quatre coins du Burkina pour exercer son métier, celui de rendre coquette les femmes.

Quant à ses clientes, elles n’entendent pas le lâcher. Elles promettent l’accompagner dans cette ambition. « Il n’y pas mieux ailleurs », font-elles savoir. La preuve est que ce salon, les weekends, accueille des dizaines de femmes. En plus des services rendus à ces femmes par Bissongo, il y a le petit commerce développé dans ce salon par d’autres femmes qui ont trouvé un lieu propice pour écouler leurs produits : perles de reins, les savons de beauté, des pommades, des crèmes à lèvres, rouge à lèvres, vernis, etc. Toutes ces femmes apprécient le travail abattu par M. Tapsoba. Dans cette vidéo, chacune des clientes que Minute.bf a pu rencontrer ce vendredi, apprécie les efforts fournis par ce jeune homme de 25 ans et surtout la qualité de ses services.

Les clientes d’Aziz Tapsoba apprécient ses services et l’encouragent à toujours persévérer…

Franck Michaël KOLA
Minute.bf

1 COMMENTAIRE

  1. Mon cher, bon courage. Il n’y a pas de petits métiers. laisse les gens parler et concentre toi sur ton boulot. Force et courage à toi

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