Le mouvement M18 veut en finir avec le problème de reclassement au Ministère de l’Education nationale de l’Alphabétisation et de la Promotion des Langues nationales (MENAPLN). En conférence de presse, le lundi 24 août 2020 à la Bourse du Travail de Ouagadougou, le mouvement a dénoncé « l’incompétence » de son ministre de tutelle, Stanislas Ouaro, qui a, selon lui, plongé des enseignants dans cette situation.
« Un contexte de nécessité », c’est ainsi que les initiateurs du M18 avec à leur tête, Adama Dabilgou ont justifié la naissance du mouvement né le 15 juillet 2019 pour défendre les intérêts des enseignants qui ont réussi à leurs concours professionnels et qui peinent à être reclassés. « Je ne peux pas comprendre qu’un agent de catégorie B, pendant 2 ans, va continuer à toucher le salaire d’un agent de catégorie C », s’est offusqué M. Dabilgou.
Le fond du problème, un « embouteillage véritable et alarmant de plusieurs promotions », pour n’avoir pas été reclassées et ce, « depuis que le MENAPLN est sous la responsabilité de M. Ouaro », a indiqué M. Dabilgou. Précisément, à l’en croire, « les promotions 2018, 2019 et 2020 attendent ce reclassement » alors qu’ « aucun acte de reclassement n’a été établi ». C’est alors qu’est né le M18 pour dire « Mouvement 2018 » parce que « les malheurs ont commencé avec la promotion 2018 », a expliqué Adama Dabilgou. Une situation, qui de l’avis du mouvement n’est pas sans conséquences sur les conditions de vie des enseignants.
« Courant avril 2020, un collègue était obligé de se jeter dans un puits et en est resté parce qu’il a poursuivi sa correction pendant 5 ans sans gain de cause », a raconté le porte-parole du M.18, pour montrer combien il est difficile pour les enseignats des promotions concernées de se nourrir, de se soigner, de s’occuper de leur famille. Pourtant, « nous ne demandons pas une augmentation de salaire, nous demandons qu’on nous paye nos salaires », a soutenu M. Dabilgou, qui invite le gouvernement à se pencher sur leur sort afin de leur éviter d’autres conséquences parce que « ne pouvant pas supporter le coût de la vie ». Une situation, qui, à entendre le M18, n’à qu’un seul nom, « le ministre Ouaro ».
« Le ministre Ouaro n’est pas compétent »
De l’avis du M18, « le problème, c’est depuis l’arrivée de Ouaro au MENAPLN », qui a choisi de satisfaire certains agents au détriment des autres.
En outre, de l’avis de M. Dabilgou, « M. Ouaro n’est pas compétent », car « un bon ministre doit œuvrer à satisfaire d’abord son personnel », ce qui n’est pas le cas au MENAPLN. « La compétence ce n’est pas avoir les papiers nécessaires pour occuper un poste ou la langue aisée pour dire des mots afin de tromper la vigilance des gens », précise-t-il à ce sujet.
Par ailleurs, le porte-parole du mouvement a témoigné avoir été contacté pour qu’il laisse tomber le mouvement en échange d’une régulation de sa situation. « J’ai dit non parce que c’est un problème de tout le monde », affirme-t-il.
Qu’à cela ne tienne, le M18 compte se faire entendre les jours à venir auprès de son premier responsable. « Nous allons nous retrouver au ministère, nous allons nous asseoir, manifester notre désarroi, jusqu’à satisfaction totale », a prévenu Adama Dabilgou.
Franck Michaël KOLA
Minute.bf
