La coordination nationale des enseignant-e-s du privé a animé une conférence de presse le 3 juin 2020 à la Bourse du travail de Ouagadougou pour dénoncer une injustice et la mauvaise foi de la part des responsables d’établissements en « complicité » avec le gouvernement.
« Suspension des contrats, suspension des salaires, aucun accompagnement de la part du gouvernement », tels sont les différents problèmes dont les travailleurs de l’enseignement privé disent vivre sur le terrain en ce contexte de Covid-19. « Les autorités ont annoncé des mesures d’accompagnement pour les vacataires des établissements privés mais depuis lors nous ne voyons rien sur le terrain », a confié Amadou Tindano, président de la coordination nationale des enseignant-e-s du privé du Burkina.
Il confie qu’une autre annonce gouvernementale faisait état d’une subvention de plus d’un milliard pour l’Union des Établissements privés Laïcs mais au même moment, les responsables d’établissements rompent et suspendent les contrats de leurs travailleurs. Les conférenciers prennent pour exemple la suspension des salaires de leurs collègues du Centre-sud le 13 mai par l’Union des Établissements privés Laïcs de la région.
Le président de la coordination dénonce d’ailleurs, une complicité entre le gouvernement et les responsables d’établissements privés. « Tout se passe à notre point de vue, comme s’il y a une entente entre le ministère et les promoteurs d’établissements. Sinon, comment comprendre qu’un promoteur rompt les contrats de ses employés le 16 mai alors que la reprise des cours est prévu pour le 1er juin? », s’interroge la coordination.
Pour Amadou Tindano, sous le prétexte « fallacieux de force majeure », les responsables d’établissements font du « Corona business » sur le dos des travailleurs. Les conférenciers ont donc voulu être clairs: « nous sommes aussi des citoyens de ce pays et de surcroît en difficulté, nous avons le droit à l’assistance de l’Etat ».
Visiblement désemparés, ces enseignements réclament pour leur salut, l’accompagnement des travailleurs et travailleuses des établissements privés avec une allocation nécessaire pour toute la durée de la fermeture des établissements et qui prend en compte le préscolaire, le primaire, le poste primaire, le secondaire et le supérieur ; le maintien des contrats des agents engagés comme permanents par lesdits établissements durant la période de fermeture et le paiement régulier de leurs salaires; la régulation des arriérés de paiement constatés dans certains établissements.
Hamadou Ouédraogo
Minute.bf