jeudi 19 juin 2025
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Réformes de l’éducation: Les anciens ministres promettent leur soutien à Ouaro

En prélude aux Assises nationales sur l’éducation, Pr. Stanislas Ouaro, Ministre de l’Éducation nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des Langues nationales (MENAPLN) a rencontré le jeudi 22 avril 2021 à Ouagadougou, les anciens ministres qui ont dirigé ce département. Il s’est agi pour le ministre Ouaro, d’inviter ses devanciers à questionner le système éducatif actuel pour formuler des suggestions à même de répondre aux réalités du moment, « aux aspirations légitimes des populations. »

« Notre système éducatif à l’instar de ceux des pays colonisés est un système pensé pour fournir des auxiliaires locaux à l’entreprise coloniale et après les indépendances, même si nous n’avons pas eu le courage de nous en débarrasser, nous avons pris conscience de la nécessité de le réadapter à nos réalités », a indiqué le ministre en charge de l’éducation nationale, qui en veut pour preuve les différentes réformes entreprises depuis 1961 à nos jours. Mais là encore, il a regretté le fait que plusieurs des réformes entreprises n’aient pas été menées à terme. Cela ajouté à l’implication des élèves dans la fronde sociale depuis la mort du journaliste d’investigation Norbert Zongo; les conflits entre élèves et l’administration, entre syndicats des travailleurs et le gouvernement, ont convaincu le Pr Ouaro de la nécessité de mettre en place un pacte social autour du système éducatif pour faire face aux nouveaux nombreux défis auxquels il est confronté.

Ces défis concernent notamment la crise sécuritaire qui a causé la fermeture de « 2208 établissements », mettant « en rupture théorique d’apprentissage environ 300 000 élèves »; la crise sanitaire qui a occasionné « la suspension des cours durant 7 mois ainsi que celle de toutes les activités culturelles et sportives dans les établissements solaires ». Aussi, a-t-il ajouté la mobilisation de « plus de 600 milliards de FCFA » pour « clôturer l’ensemble des écoles du pays », « d’au moins 104 milliards de FCFA pour couvrir les besoins en cantines scolaires ».

Le ministre en charge de l’éducation nationale demande la contribution de ses prédécesseurs pour les réformes du système éducatif

Il y a également les questions liées à la gratuité de l’éducation, la formation socioprofessionnelle et technique, l’éducation non-formelle, la question des langues nationales, la « reforme curriculaire qui traine les pas depuis 27 ans » et dont « on ne sait pas si ce qui est fait est adapté ». C’est donc ce « contexte interpellateur » qui a motivé le Conseil des ministre à sa séance du 31 mars 2021 à autoriser « l’organisation des Assises nationales de l’éducation nationale pour questionner sans tabou et sans détours » afin de prendre des décisions consensuelles à même de répondre aux « aspirations légitimes des populations. » Pour ce faire, le Pr Stanislas Ouaro veut ratisser large en associant non seulement les populations, mais aussi ses prédécesseurs à la tête du département de l’éducation, d’où la rencontre de ce jour.

« L’éducation, c’est le cœur du pays»

Le ministre Ouaro a d’abord rendu hommage aux anciens ministres en charge de l’éducation dont Odile Bonkoungo, Albert Ouedraogo, Joseph Paré, Mélégué Traoré… pour tout ce qu’ils ont fait pour le secteur de l’éducation au Burkina Faso. Citant Nietzsche qui pense que « le futur appartient à celui qui a un long passé », il a invité « ceux qui détiennent la mémoire de (notre) éducation nationale » à mutualiser les expériences « pour porter ensemble un projet ambitieux et pertinent, qui prend en compte les urgences du présent et les exigences du futur ».

L’ancien ministre de l’éducation nationale, Mélégué Traoré pense que l’éducation est le « cœur du pays »

Et à Mélégué Traoré, au nom des anciens ministres de l’éducation, de préciser que leurs contributions seront des « suggestions ». Il a félicité du même coup le ministre Ouaro pour cette initiative qu’il révèle lui avoir suggérée dans une de ses correspondances. Prenant l’exemple sur les pays de l’Asie du Sud-ouest, M. Traoré a estimé que « l’éducation nationale, c’est le cœur du pays » et sa bonne tenue, selon lui, détermine tout le reste. « Le ministre de l’éducation nationale vietnamien m’a expliqué un jour que le saut en avant qu’ils ont eu dépendait des ressources qu’ils ont consentis pour l’éducation nationale. », a-t-il relaté, ajoutant pour témoigner de l’importance du secteur, qu’il y a eu une période « au Mexique où les directeurs d’école primaire avaient le même salaire que les généraux de l’armée ».

Il faut noter qu’avant les Assises nationales, des assises régionales se tiendront en plus d’une tournée dans les 13 régions du Burkina Faso pour expliquer aux populations, partenaires et autres, les enjeux desdites assises. Enfin, les Assises nationales aboutiront à l’adoption d’un document avec une « feuille de route claire pour une reforme du système éducatif dont la relecture de la loi d’orientation de l’éducation constitue l’une des actions essentielles. », a conclu le ministre.

Franck Michaël KOLA

Minute.bf

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