lundi 9 juin 2025
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Education : Des candidats ajournés du PEJEN interpellent le ministre de l’Education

Les premiers candidats au Programme Emplois Jeunes pour l’Education nationale (PEJEN), recrutés en 2016 pour l’enseignement, rasent actuellement les murs. Leur optimisme des premiers jours tend à disparaitre. En 2016, dans son programme politique dans le domaine de l’éducation, le président Roch Marc Christian Kaboré avait promis d’absorber le chômage des jeunes par le PEJEN. Mais la solution au chômage devient une autre source de chômage pour les premiers candidats présélectionnés pour ce programme.

Au départ, 4200 candidats ont été recrutés pour une durée déterminée, en qualité d’enseignants, pour servir dans le post primaire et la formation technique et professionnelle.

Tous les profils étaient pris en charge dans ce recrutement. La seule condition était juste d’être un « jeune diplômé post baccalauréat dont l’âge est compris entre 18 et 35 ans ». Que l’on ait fait chimie, mathématiques, économie, droit ou toute autre filière, l’on pouvait être sélectionné pour ce dispositif de « pré-recrutement de jeunes diplômés souhaitant enseigner, avec la possibilité à terme d’intégrer la fonction publique à travers un mécanisme spécifique mis en place à cet effet ».

Mais après avoir abandonné les cours à l’université pour s’accrocher à ce programme qui leur promettait une intégration à la fonction publique, des candidats se retrouvent aujourd’hui dans le chômage, après avoir passé un concours dont certains sujets ne répondent pas à leur profil de formation universitaire.

Pourtant, dans une de ses sorties, le Ministre Stanislas Ouaro avait affirmé, le 30 janvier dernier à l’issue du CASEM de son ministère, que les sujets qui avaient été retenus pour le concours étaient en lien avec le programme qu’exécutaient ces candidats au front de la lutte contre l’ignorance.

Un concours qui fait de gorges chaudes

« Le concours a été entaché d’irrégularités », crie le porte-parole de ces « enseignants de Roch », Mamourou Sanou. Selon le contrat des intéressés dont Minute.bf a eu copie, il est précisé au préambule que « le PEJEN est un dispositif de pré-recrutement de jeunes diplômés souhaitant enseigner, avec la possibilité à terme d’intégrer la fonction publique à travers un mécanisme spécifique mis en place à cet effet ». Mais, pour les concernés, en aucun cas il est précisé qu’ils devraient passer un concours pour accéder à la fonction publique.

« Le mécanisme spécifique ne veut pas dire concours. Si c’était un concours, ça coutait quoi de le mentionner dans le contrat ? », interroge M. Sanou. Le hic, selon les candidats malheureux, est que des sujets proposés au concours de recrutement pour l’accès à la fonction publique, surtout dans les matières scientifiques, n’ont pas tenu compte de la diversité des profils des différents candidats. « Lors du recrutement, on ne pouvait pas s’attendre à des questions purement niveau académique parce que nous n’avions pas les mêmes formations universitaires », regrette le porte-parole des candidats ajournés au concours.

Taux de réussite de 3%

En effet, dans les matières scientifiques, les candidats disent avoir rencontré « de sérieux problèmes. Finalement, le taux de succès est resté à 3% ». Par contre, au niveau des matières littéraires, les sujets de composition, à en croire ces enseignants du PEJEN, répondaient un peu à la norme, ce qui fait que le taux de succès a atteint 80%.

Voici le sujet de Chimie qui leur a été soumis au concours du 27 octobre 2019

Mais, selon nos informations, à l’approche du concours, les concernés auraient approché le ministre en charge de l’éducation nationale pour comprendre comment les choses allaient se passer. De cette rencontre, il est ressorti qu’un groupe de travail a été mis en place pour fournir, en dix jours, le procédé concret de l’organisation du concours qui prendra en compte la pluralité des profils des candidats. Mais à quelques jours du concours, tout ce travail a été annulé parce que, selon les dires de ces candidats, le ministère de l’éducation entendait faire des évaluations basées sur des connaissances académiques.

« Nous sommes des économistes. Nous n’avons pas fait physique-chimie, encore moins Science de la vie et de la Terre à l’Université. Mais on vient nous soumettre des sujets de niveau universitaire dans ces disciplines. Comment pouvons-nous, nous en sortir ? », a déploré Mamourou Sanou, notant que pour tout économiste, il sera difficile, voire impossible d’obtenir la note de 7/20 dans ces disciplines alors que cette note était obligatoire pour l’admission. « Ce n’est pas de la sorcellerie. Tu ne peux pas te défendre dans une matière que l’on ne t’a pas enseigné à l’Université », martèle-t-il.

Voici en intégralité le sujet des mathématiques qui leur avait été soumis au contrôle

« Le ministre doit se ressaisir… »

Cet enseignant qui se dit aujourd’hui jeté sur le carreau estime qu’il y a sérieusement problème car sur les 524 candidats dans les disciplines scientifiques, seulement 20 ont été admis au concours organisé par le ministère de l’éducation. 504 personnes ont été recalées à cause de ces matières décriées par bon nombre de candidats. « On ne peut pas venir nous dire que tous les candidats recalés n’ont pas le niveau. Parmi nous les recalés, il y a des gens qui ont fait des concours de niveau supérieur et ont été admis », confie-t-il.

Pour M. Sanou, il est aujourd’hui temps pour qu’au niveau du ministère, un mécanisme soit trouvé pour intégrer ces candidats dans la fonction publique d’autant plus qu’eux tous ont été sélectionnés sur dossier en 2016 et ont suivi des formations dans les différentes écoles de formation sanctionnées d’attestations. Cette intégration, selon lui, répondra aux promesses prises par le président du Faso dans son programme politique, réaffirmées au cours de son passage à l’émission « 100 minutes pour comprendre » sur les ondes de la radio Savane FM le 23 juin 2018.

« Moi, dans mon établissement, j’ai reçu une lettre de félicitation de la part du Directeur régional attestant que ça va. Dans la zone ou j’ai servi, mon établissement était toujours le premier. Si l’enseignant lui-même n’a pas le niveau, comment se fait-il que ses élèves ont pu avoir l’entrée en seconde pour passer en classe supérieure ? », s’interroge Inoussa Zida, un autre candidat, qui appelle le ministre à se ressaisir.

Armand Kinda

Minute.bf

10 Commentaires

  1. C’est déplorable ce qui se passe actuellement dans ce pays, comment on peut exploiter des jeunes pendant 03 ans soit disant qu’ils auront des emplois, et quand vient le moment de les intégrer on utilise des stratagèmes pour les mettre encore dans le chômage. Donc l’objectif du président n’était de créer des créer des emplois pour les jeunes, mais plutôt créer une forme de chômage ou quoi ? C’est-à-dire donner par la main droite et retirer par la main gauche. Que le droit soit dit dans ce pays et que le mensonge politique s’arrête. Il est temps que les jeunes prennent leurs responsabilités pour mettre hors du pouvoir ces politiciens qui ne tiennent pas à leur engagement et qui passent leur temps à mentir au peuple

  2. C’est déplorable ce qui se passe actuellement dans ce pays, comment on peut exploiter des jeunes pendant 03 ans soit disant qu’ils auront des emplois, et quand vient le moment de les intégrer on utilise des stratagèmes pour les mettre encore dans le chômage. Donc l’objectif du président n’était pas de créer des emplois pour les jeunes, mais plutôt créer une forme de chômage ou quoi ? C’est-à-dire donner par la main droite et retirer par la main gauche. Que le droit soit dit dans ce pays et que le mensonge politique s’arrête. Il est temps que les jeunes prennent leurs responsabilités pour mettre hors du pouvoir ces politiciens qui ne tiennent pas à leur engagement et qui passent leur temps à mentir au peuple

  3. Vraiment déplorable. Le sacrifice de 3 années scolaires. J’implore la Grace de l’intégration a la fonction publique au bon Dieu pour nous les recalés et ceux de la 2eme et 3eme promotion. Que Dieu facile.

    • Ce gouvernement a un serieux problème de communication.Il est champion dans le fait de dire une chose et son contraire.Vivement qu’une solution puisse être trouvée car il y va de l’avenir de la jeunesse

  4. Les politiciens pour moi sont tous pareils,
    Bien-sûr que personne ne peut intégrer la fonction publique sans au préalable passer un concours, mais quand un concourt est tâché de beaucoup d’irrégularités, sa craint sérieusement.
    Il faut que le ministre revoit le cas des recalés.

  5. ✓Dire à l’élève que celui qui qui était son professeur hier à échoué…
    ✓Qu’il se trouve incompétent…
    ✓Qu’il est déshabillé de la veste prof qu’on lui a fait porter…
    ✓Qu’il est maintenant un vagabond chômeur sans emploi…
    ✓Qu’il retourne quémander quelques jetons à papa ou à maman à qui lui-même venait en aide…
    ✓pendant que certains de ses élèves sont en pleine formation et vont bientôt travailler… (Intéressant !)…
    ✓Il y a trop à dire !

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