mercredi 9 juillet 2025
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Édito | L’IPN-Farafina, un levier de la souveraineté culturelle africaine

Le décret portant création de l’Institut des Peuples Noirs-Farafina (IPN-Farafina) marque un tournant symbolique et stratégique dans la dynamique de reconquête de la souveraineté au Burkina Faso.

Bien plus qu’une structure administrative, l’IPN-Farafina incarne un acte politique fort, impulsé par la Présidence du Faso, et s’inscrivant pleinement dans la vision panafricaniste et souverainiste du Chef de l’État. Cette renaissance institutionnelle pourrait s’inscrire dans le prolongement historique d’un idéal trahi, celui incarné par le Capitaine Thomas Sankara au temps fort de la révolution d’août 1983 : celui d’une Afrique debout, digne et souveraine, pleinement maîtresse de son avenir.

En ressuscitant l’IPN-Farafina, mortellement blessé par l’oubli politique et la volonté d’effacement de l’héritage Sankariste, le Burkina Faso ne rebranche-t-il pas sa mémoire collective à une source vive de résistance culturelle, idéologique et diplomatique ? L’IPN-Farafina pourrait s’imposer désormais comme une réponse contemporaine aux défis de l’impérialisme, à la dévalorisation des cultures africaines et à la nécessité pressante de former des élites conscientes, enracinées et porteuses d’une vision souverainiste.

Dans l’hypothèse où il ne se réduirait pas à un simple hommage au passé, l’IPN-Farafina pourrait aspirer à devenir une véritable plateforme d’action et de réflexion tournée vers l’avenir, à condition que les intentions déclarées se traduisent en actes concrets. Il pourrait ambitionner de contribuer à la reconstruction des consciences africaines, à l’affirmation d’une influence géoculturelle crédible, et à la promotion d’une renaissance africaine dans un monde en constante mutation. Si les intentions affichées se concrétisent, l’Institut pourrait s’imposer comme un levier stratégique de diplomatie culturelle et idéologique du panafricanisme, à l’heure où la bataille des idées se révèle aussi importante que celle des armes.

Certes, le panafricanisme a besoin de lieux d’ancrage. Et la souveraineté, pour être réelle, ne saurait se contenter de slogans : elle doit se penser, se vivre, se transmettre. L’IPN-Farafina porte peut-être en germe cette promesse, celle de faire émerger une nouvelle génération d’intellectuels, de décideurs et de créateurs engagés dans la défense des peuples noirs, au sein des nations africaines tout comme dans la diaspora.

Il nous incombe, en tant que citoyens et vecteurs du changement, de porter cette vision émergente, de l’inscrire dans une dynamique porteuse de sens et ambition. Car le réveil de Farafina ne saurait demeurer au stade d’une simple déclaration d’intention politique : il est appelé, s’il se concrétise, à devenir le flambeau d’une souveraineté africaine pérenne et profondément enracinée dans les réalités et les aspirations des peuples noirs.

Dr Dramane Patindé KABORE

Enseignant-chercheur au CU-Dori et Journaliste-communicant

Minute.bf

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