Le Burkina Faso renoue avec l’Etalon d’or de Yennenga. Après Gaston Kaboré en 1997, le réalisateur burkinabè, Dani Kouyaté, vient de ramener la prestigieuse distinction au pays. Ce samedi 1er mars 2025, son long-métrage de fiction « Katanga, la danse des scorpions » a été sacré meilleur film de la 29e édition du Festival panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou (FESPACO 2025). Une consécration qui met fin à 28 années d’attente. Mais qui est Dani Kouyaté ? Découverte !
Dani Kouyaté est un nom indissociable du monde du cinéma et des arts en Afrique de l’Ouest. Issu d’une lignée de griots, il est le fils du célèbre acteur Sotigui Kouyaté, disparu en 2010, et le frère du conteur Hassane Kassi Kouyaté et de l’acteur Mabô Kouyaté. Originaire de Bobo-Dioulasso, notamment du quartier Diarradougou, il porte en lui l’héritage d’une famille où l’art de la parole et de la scène est une tradition séculaire.
Après des études de cinéma à l’Institut africain d’études cinématographiques de Ouagadougou, il affine son savoir-faire à Paris, où il décroche un Diplôme d’Études Approfondies (DEA) en cinéma à l’Université Paris 8. Il est également diplômé de l’École internationale d’anthropologie de Paris.
Dani Kouyaté fait ses premiers pas derrière la caméra en 1989 avec le court-métrage « Bilakoro« , coréalisé avec Issa Traoré de Brahima. Il enchaîne avec « Tobbere Kossam« (1991) et « Les Larmes sacrées du crocodile« (1992). Cette même année, il cofonde la maison de production Sahélis avec Issa Traoré de Brahima et Sékou Traoré.
Son premier long-métrage, « Keïta ! L’Héritage du griot« (1995), plonge dans l’épopée de Soundiata Keïta, fondateur de l’Empire du Mali. Ce film impose Dani Kouyaté comme un cinéaste passionné par la mémoire africaine et la transmission des légendes.
En 2001, il adapte une autre œuvre mythique avec « Sia, le rêve du python », inspiré de la légende soninkée du serpent Bida et de la pièce de théâtre « La Légende du Wagadu » vue par Sia Yatabaré du Mauritanien Moussa Diagana.
Les années suivantes, il multiplie les productions, entre fiction et documentaire : « Ouaga Saga« (2003); « Joseph Ki-Zerbo : Identités« (2004); « Souvenirs encombrants d’une femme de ménage » (2008) ou encore « Soleils« (2013).
Avec « Katanga, la danse des scorpions« , Dani Kouyaté revisite Macbeth de William Shakespeare en l’adaptant à l’univers burkinabè. Ce long-métrage, à la croisée du drame et de la tragédie, lui permet de décrocher enfin l’Etalon d’or du FESPACO.
Dani Kouyaté est aussi enseignant à l’Université d’Uppsala au département d’Anthropologie Culturelle et d’Ethnologie et au « Wiks Folkhögskola » à Uppsala, au département de cinéma et de théâtre.
Ce sacre marque un tournant pour le cinéma burkinabè, qui attendait une victoire depuis 1997 et aussi une consécration pour ce baobab du cinéma africain. À travers cette récompense, Dani Kouyaté inscrit son nom dans l’histoire du 7e art africain et rappelle, une fois de plus, que le Burkina Faso demeure la Capitale du cinéma africain.
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