Le président de la Sierra Leone, Julius Maada Bio, a été désigné nouveau président en exercice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), à l’issue du 67e sommet ordinaire des chefs d’État et de gouvernement de l’organisation, tenu ce dimanche à Abuja, au Nigeria. Il succède au chef de l’État nigérian Bola Ahmed Tinubu.
Dans son discours d’investiture, Julius Maada Bio a félicité le président nigérian Bola Ahmed Tinubu pour avoir accueilli le sommet et les organisateurs pour avoir réuni les dirigeants et les parties prenantes régionales afin de relever les défis communs et de tracer la voie vers la prospérité en Afrique de l’Ouest.
Il a décliné son mandat en quatre grands axes. Ces axes se construisent notamment autour de la consolidation de la démocratie et de l’État de droit dans la région; le renforcement de la sécurité régionale, avec un accent particulier sur la lutte contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière; la relance de l’intégration économique ouest-africaine, à travers la mise en œuvre effective de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) et du Schéma de libéralisation des échanges de la CEDEAO (ETLS) ; et la restauration de la crédibilité de l’institution, mise à mal par les tensions internes et les critiques sur sa gouvernance.
« Nous devons restaurer la confiance des peuples ouest-africains dans notre organisation commune, en garantissant des institutions fortes, inclusives et au service de tous », a déclaré Julius Maada Bio.
Ancien chef militaire reconverti en président démocratiquement élu, Julius Maada Bio dirige la Sierra Leone depuis 2018 et a été réélu en 2023. Son parcours, marqué par une volonté de rupture avec les pratiques autoritaires du passé, lui confère un profil modéré et réformiste qui pourrait favoriser le dialogue entre les différents camps de la sous-région. Sa désignation intervient alors que la CEDEAO cherche à panser ses plaies, restaurer son image et réinventer son rôle dans une Afrique de l’Ouest désormais plurielle secouée par le terrorisme, et le récent retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger de l’organisation.
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