L’ONG Women Environmental Programme Burkina Faso (WEP-BF) organise, du 28 au 30 octobre 2025 à Ouagadougou, un atelier de renforcement des capacités à l’intention des acteurs des organisations de la société civile (OSC). L’objectif général de cet atelier est de renforcer leurs capacités sur la conception et la formulation de projets climatiques sensibles au genre, répondant aux critères et aux exigences des principaux bailleurs de fonds. Les travaux ont été officiellement lancés, ce mardi 28 octobre, sous la présidence du colonel Hassane Diallo, Inspecteur principal des Eaux et Forêts, représentant le ministère en charge de l’Environnement.
L’accès aux financements destinés à la lutte contre les changements climatiques reste un défi majeur. Malgré la pléthore de fonds internationaux existant en la matière, certains pays en développement ainsi que d’autres organisations n’en ont véritablement pas accès.
Au Burkina Faso, les OSC jouent un rôle central dans la mise en œuvre des actions climatiques à l’échelle locale. Cependant, plusieurs obstacles entravent leur accès aux ressources financières, tant nationales qu’internationales. Parmi ces obstacles figurent le faible niveau de connaissance des sources de financements et des procédures en vigueur, le manque de compétences techniques nécessaires pour élaborer des projets solides conformes aux exigences des bailleurs.

De plus, la prise en compte des enjeux relatifs à l’égalité de genre demeure encore insuffisante alors qu’elle constitue un levier essentiel pour la durabilité des interventions. Ces lacunes limitent les capacités des OSC à concevoir et soumettre des propositions de projets bancables et, par conséquent, limitent leurs moyens d’action sur le terrain.
Pour relever ces défis, l’ONG WEP Burkina a mis en place un projet visant à renforcer les capacités des OSC en matière de finance climatique, notamment sur le Fonds vert pour le climat. Cela, à travers des formations, des appuis techniques et la mise en réseau des acteurs autour de projets alignés sur les priorités nationales. C’est donc dans ce sens que s’inscrit le présent atelier de 72 heures, dont l’objectif général est de booster les capacités des OSC sur la conception et la formulation de projets climatiques sensibles au genre, répondant aux critères et aux exigences des principaux bailleurs.

De façon spécifique, il s’agira : « de doter les acteurs des OSC des compétences en conception de projets climatiques innovants intégrant l’égalité de genre, de favoriser l’appropriation et la maîtrise par les organisations des techniques et outils de conception de projets conformes aux critères nationaux et internationaux, puis de favoriser le partage d’expériences et la collaboration entre les acteur(e)s engagés(e)s dans l’action climatique ».
Selon la représentante de WEP-BF, Dr Madjelia Cangre Ebou Somé/Dao, cet atelier vise à stimuler les capacité des acteurs œuvrant dans la lutte contre le changement climatique. « Il s’agit de renforcer la capacité opérationnelle de ces différentes OSC en matière de rédaction de projets sensibles au genre. C’est-à-dire des projets centrés sur les effets du changement climatique, clairement bien définis, prenant en considération les sensibilités de tout le monde. Pour écrire de tels projets, il est obligatoire de se faire outiller », a-t-elle déclaré. De ses dires, il est question de faire comprendre aux participants les exigences techniques des bailleurs de fonds. « Nous mettons l’accent sur le renforcement des capacités techniques auprès des OSC afin qu’ils sortent de l’atelier avec des projets bancables selon les critères des bailleurs de fonds à l’international », a-t-elle signifié.

Pour le représentant du ministère chargé de l’Environnement, le colonel Hassane Diallo, le Fonds vert pour le climat constitue une opportunité pour les pays en développement. Il vise, de son avis, à soutenir les initiatives de réduction des émissions de gaz à effet de serre et à renforcer la résilience des communautés face aux impacts du climat, en cohérence avec les priorités nationales. « D’autres sources de financement climatique sont accessibles ».
Cependant, il a souligné que leur mobilisation demeure complexe et exige une bonne compréhension des procédures et exigences de la part de tous. D’où l’importance de cet atelier. « L’organisation de cette session de formation sur l’élaboration de projets climatiques innovants tombe donc à point nommé. Elle vise à renforcer les capacités des organisations de la société civile pour concevoir et formuler des projets pertinents, bancables et sensibles au genre, répondant aux attentes des bailleurs et alignés sur les priorités nationales », a soutenu l’inspecteur principal des Eaux et Forêts, Hassane Diallo.

Pour les participants, cet atelier est non seulement une occasion d’étoffer leurs connaissances sur la rédaction de projets climatiques, mais également un cadre de partage d’expériences.
« Quand j’ai vu les TDR, j’étais très contente, c’est une opportunité pour moi d’acquérir beaucoup de connaissances et de compétences en matière de montage de projet climatique, parce que notre association (…) a monté plusieurs projets qui n’ont pas abouti. Je me dis que c’est parce qu’on ne maîtrise pas les techniques. Donc, cette formation est une opportunité pour moi de mieux comprendre les techniques de montage de projets climatiques innovants », a exprimé Bibata Compaoré, participante venue de la région d’Oubri.

Comme elle, Benguedo Ouédraogo voit également dans cet atelier une démarche qui va lui permettre d’être efficace sur le terrain des actions.
« C’est une opportunité pour nous de renforcer nos compétences. Cela nous permettra d’améliorer justement ce que nous faisons sur le terrain. Nos attentes, c’est d’être à la hauteur des exigences des bailleurs. Avec cet atelier, nous comprendrons la prise en compte du genre dans l’élaboration des projets climatiques innovants », a indiqué le participant Ouédraogo, venu de la région des Kulsé.

Pour information, le module 1 de cet atelier fera un rappel sur les mécanismes et procédures d’accès au Fonds vert pour le climat (FVC); le module 2 déroulera le canevas de la note conceptuelle du FVC. Le module 3 concernera la théorie du changement et la justification climatique, et le module 4 traitera des critères d’investissement.
Jean-François SOMÉ
Minute.bf


