Le Président de la Transition, le Capitaine Ibrahim Traoré, va, dans quelques heures, ce mardi 17 janvier 2023, s’entretenir avec les étudiants de l’Université Joseph Ki-Zerbo (UJKZ). À cette occasion, www.minute.bf a trainé son micro au sein du Campus pour recueillir l’avis de quelques étudiants sur leurs attentes.
Rare de fois l’on a vu un tel dispositif sécuritaire dans l’enceinte du Temple du savoir de Zogona. Des barricades ont été érigées dans plusieurs endroits de l’université. Cette fois-ci, ce ne sont pas « des Hommes de tenue » qui redirigent les étudiants, enseignants et passants, mais des agents de sécurité de l’Université. De notre constat, cela ne semble gêner personne, surtout pas les étudiants, tant que cela est pour la recherche des solutions à leurs préoccupations.
Chevauchements académiques, effectifs pléthoriques, manque de salle, insuffisance d’enseignants, inadéquation formation-demande d’emploi, sont là quelques préoccupations majeures des « apprenants de Zogona », et partant, de toutes les universités du pays, auxquelles le capitaine Ibrahim Traoré devra apporter solutions et faire même mieux, c’est-à-dire, « réussir là où ses prédécesseurs Roch Kaboré et Paul Damiba ont échoué », souffle un étudiant. Tous ces griefs des étudiants sont réunis dans le vocable « amélioration des conditions de vie et d’études des étudiants ».
Pour cet étudiant en Communication, Aboubacar Hema, le déplacement d’Ibrahim Traoré au campus n’est pas une surprise. Cela était même prévisible, dit-il. « Le Capitaine Traoré s’est installé à la Primature, à deux pas du Campus. En bon marcheur qu’on le connaît, il pouvait même venir à pied et connaître les réalités sans sa garde de troupe. D’ailleurs, c’est un enfant de cette Université. Il sait bien les conditions médiocres de l’étudiant burkinabè. Personnellement, j’espère seulement qu’il fera bouger les lignes dans l’administration universitaire pour résoudre le retard académique », s’est exprimé cet étudiant en 2e année de Communication.
Aboudou Tapsoba, cet autre apprenant en sociologie, émet des réserves quant à voir les lignes bouger au Campus après la venue du Capitaine. « Ibrahim Traoré a un franc parler. Il nous rappelle un autre Capitaine (Thomas Sankara, ndlr) qui avait le verbe. Ibrahim Traoré ne pourra pas résoudre tous les problèmes des étudiants. Moi j’espère seulement qu’il va taper du point sur la table, renvoyer le personnel ATOS et enseignants, à chacun sa responsabilité pour trouver des solutions aux multiples problèmes des étudiants. Tout est urgent. Mais vraiment j’ai un doute. Les gens de l’Université sont durs à cuire. Tout le monde se dit intellectuel et dans ce sens c’est difficile de faire bouger les choses », a-t-il commenté.
En attendant le grand oral à 15h GMT sous forme de « lueur d’espoir », pour des « étudiants à bout de souffle », Ibrahim Traoré prendra langue avec le monde enseignant du Campus, peu avant les étudiants.
Rappelons que la dernière visite d’un chef d’État à l’Université Joseph Ki-Zerbo remonte au mardi 28 novembre 2017 où Roch Kaboré avait en son temps profité de la venue d’Emmanuel Macron à Ouagadougou, pour fouler le sol du Campus de Zogona.
Aussi, faut-il souligner que le Capitaine Ibrahim Traoré est un pur produit de l’Université Joseph Ki-Zerbo (UJKZ) appelé à son temps Université de Ouagadougou (UO). C’est là qu’il a fait son cursus universitaire à l’Unité de formation et de recherche en Science de la vie et de la Terre (UFR/SVT). Lequel cursus sanctionné par une maîtrise en géologie en 2010, en étant « major » de promotion.
Mathias Kam
Minute.bf