Le secteur minier burkinabè est frappé de plein fouet par la crise sécuritaire. Plusieurs sites miniers ont été contraints de fermer à cause de la menace terroriste. Sur le plateau de Africanews ce lundi 05 décembre 2022, Priscille Zongo, directrice executive de la chambre des mines du Burkina Faso, a laissé entendre que le pays a perdu pour cette année 2022, 25 à 30 milliards de FCFA, du fait du non recouvrement des taxes et impôts.
Le sous sol burkinabè regorge d’énormes ressources dont le précieux sésame, l’or. C’est le premier produit d’exportation du Burkina Faso. Cependant, les sociétés minières installées dans ce pays sont de plus en plus en difficultés, à cause de la recrudescence des attaques terroristes. Déjà 4 mines ont fermé, la mine d’or de Taparko dans la région du Centre-Nord, la mine d’or de Karma au Nord du Burkina, la mine d’or de Natiana dans le Centre-sud et celle de Youga dans la région du Centre.
Ces fermetures viennent s’ajouter à une panne économique dans d’autres domaines jumelée à un contexte mondial difficile. Selon Priscille Zongo, directrice de la Chambre des mines du Burkina, le paiement des impôts et les taxes que l’État burkinabè risque de ne pas recouvrer au cours de cette année 2022 est évalué autour de 25 à 30 milliards de FCFA. À cela s’ajoute « aussi les contrats avec les sous-traitants. Ils vont perdre des parts de marché et cela pourrait entraîner un manque à gagner dans le budget de l’État », a-t-elle déclaré à la chaîne Africanews.
Et pour pallier ce manque à gagner, la directrice de la chambre des mines du Burkina a énuméré un certain nombre d’initiatives qu’il faut mener pour pouvoir rassurer les investisseurs. Ce sont entre autres, « la sécurisation des sites miniers, la sécurisation de l’approvisionnement et la sécurisation des espaces de recherche », a cité Mme Zongo et cela dans le but de créer de la valeur ajoutée au secteur minier burkinabè.
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Priscille Zongo a, par ailleurs, décliné la vision à long terme pour arriver à poser les jalons d’un secteur minier industrialisé au Burkina Faso. « Nous travaillons à mettre en place des textes pour traiter des thématiques du contenu locale et je pense que les 10 prochaines années seront consacrées à, comment faire en sorte que le Burkina Faso soit un pays industriel et tenir compte des besoins des mines pour les satisfaire », a-t-elle annoncé.
Pour rappel, le Burkina Faso a produit 66,858 tonnes d’or en 2021, sur 17 sites miniers, faisant de lui le 5e producteur d’or en Afrique.
Minute.bf