À l’occasion de leur visite de reconnexion sur la terre de leurs ancêtres, des Afro-descendants ont visité, le lundi 27 octobre 2025 à Ouagadougou, le Mémorial international Thomas Sankara. Cette étape visait, d’une part, à mieux connaître la vie et l’œuvre du capitaine Thomas Sankara, figure emblématique du panafricanisme, et d’autre part, à réaffirmer leur engagement à soutenir le capitaine Ibrahim Traoré dans sa lutte contre « l’impérialisme international ».
Ils sont plus de 700 Afro-descendants et membres de la diaspora africaine actuellement au Burkina Faso pour un séjour qui va durer du 25 octobre au 8 novembre 2025. Dans le cadre de leur programme, la forte délégation a visité, dans la soirée du lundi 27 octobre 2025, le Mémorial Thomas Sankara, lieu par excellence de la promotion de l’idéologie et de l’héritage sankariste. Entre émotions et découvertes, les visiteurs disent n’avoir aucun regret d’avoir choisi la destination Ouagadougou.
C’est le cas du Dr Robert Jackson, professeur à l’Université du Maryland (États-Unis). Il a confié qu’il s’agissait de sa première visite en Afrique, et particulièrement au pays des Hommes intègres. Selon lui, Thomas Sankara est un combattant intrépide de la lutte contre l’impérialisme. « C’est un plaisir pour moi de venir ici visiter le mausolée Thomas Sankara, qui jouit d’une renommée internationale. Après cette visite, je retiens que Thomas Sankara était l’un des grands révolutionnaires africains qui, à l’instar de Kwame Nkrumah ou Amilcar Cabral, ont œuvré pour libérer l’Afrique de l’influence étrangère et de l’impérialisme occidental. Thomas Sankara est l’un de nos héros, car il a accompli sa part de la lutte », a-t-il déclaré.
Pour lui, le capitaine Ibrahim Traoré incarne aujourd’hui la continuité du combat de Thomas Sankara. « Nous pensons que votre président, le capitaine Ibrahim Traoré, fait également sa part. Et il est de notre responsabilité, à nous tous, de faire la nôtre. La liberté n’est pas un don : elle exige de l’énergie et des sacrifices. Thomas Sankara et le capitaine Ibrahim Traoré sont des leaders exemplaires qui inspirent aussi bien les jeunes que les aînés à travers le monde », a-t-il souligné.
Le Dr Jackson a également évoqué d’autres figures révolutionnaires, notamment Che Guevara, qu’il admire pour son engagement aux côtés de Fidel Castro dans les luttes de libération en Afrique, notamment au Congo et en Angola. Il s’est dit heureux d’avoir pu approfondir ses connaissances au Burkina Faso sur ces leaders et de pouvoir partager cette inspiration.
« J’aimerais recevoir une copie de vos vidéos, car j’ai 6 enfants et 11 petits-enfants. Je ne suis pas ici pour moi seul, mais aussi pour eux. Je veux transmettre ces valeurs à d’autres Africains inspirés par Sankara et Traoré », a-t-il ajouté.
Priscilla Early, autre participante, a également exprimé sa satisfaction, tout en confiant avoir été émue par les circonstances entourant la mort de Thomas Sankara.
« C’est ma première fois en Afrique, au Burkina Faso, et je suis très heureuse d’être ici. Mais j’ai été touchée par l’histoire de sa mort. J’ai compris que c’était un homme profondément attaché à son peuple. Je crois que le président Ibrahim Traoré s’inscrit dans cette même dynamique : il aime son pays et parle au nom de son peuple. J’ai aussi beaucoup apprécié la beauté du mausolée », a-t-elle confié, elle aussi.
Elle a invité ceux qui hésitent encore à visiter le pays à franchir le pas. « Ma présence ici est la preuve que le Burkina Faso est un pays vivable et accueillant », a-t-elle laissé entendre.
Pour Étienne Lompo, coordonnateur du projet de construction des infrastructures du Mémorial Thomas Sankara, cette visite revêt une importance particulière. Elle reflète, d’après lui, la volonté des plus hautes autorités d’ouvrir le Burkina Faso à tous les peuples du monde. « Nous sommes heureux d’accueillir nos frères de la diaspora sur la terre des Hommes intègres. Leur présence témoigne de l’universalité du message de Sankara et de leur adhésion à la dynamique impulsée par le président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré », a-t-il soutenu.
La visite s’est terminée dans une atmosphère de fraternité et de partage. En signe de contribution au chantier du mémorial, la délégation a offert un groupe électrogène, une tondeuse, des gants ainsi qu’une machine à découper les briques. Ce don symbolique traduit la volonté des Afro-descendants de s’impliquer concrètement dans l’achèvement de ce lieu de mémoire, véritable passerelle entre l’héritage révolutionnaire et l’idéal panafricain de demain.
Jean-François SOMÉ
Minute.bf