Yumanli Lompo est le président du Parti national des démocrates sociaux (PNDS). Dans cet entretien qu’il a accordé à www.minute.bf, il donne son appréciation sur le président du Faso et certains hommes politiques du pays.
Minute.bf: Le PNDS aura-t-il un candidat à l’élection présidentielle de 2020, ou, va-t-il soutenir un poids lourd de la politique burkinabè ?
Yumanli Lompo : Cela n’est pas un secret, nous avons décidé de soutenir la candidature de Zéphirin Diabré en 2020. Le PNDS a déjà accompagné sa candidature et jusqu’à présent nous n’avons pas changé de ton. J’ai travaillé avec lui, et je puis vous rassurer de la grandeur de l’homme.
Cela nous permet d’aborder la dernière phase de notre interview qui consiste à vous laisser apprécier certains hommes politiques du Burkina.
Que pensez-vous de Zéphirin Diabré ?
Comme je le disais, c’est un homme d’État ; quelqu’un de véritablement républicain. Je me rappelle encore à l’élection présidentielle de 2015, malgré ses doutes, il est allé féliciter Rock Marc Christian Kaboré avant même la proclamation des résultats. Il aurait pu contester, mais pour avoir vécu l’insurrection, il n’a pas voulu faire sombrer le pays dans le chaos. C’est une grandeur d’esprit.
Moumina Cherif Sy, votre ancien compagnon au CNT ?
Je n’ai jamais eu de problème avec lui pendant que nous étions au CNT, mais ce que je peux dire, c’est que je suis un peu déçu de l’homme, simplement, parce qu’il a soudain changé ce qu’il prétendait être. Il aurait pu être plus utile ailleurs que là où il est actuellement.
Simon Compaoré ?
C’est un président de parti qui a son tempérament que nous désapprouvons complètement. Il aurait pu, étant de la majorité, être beaucoup plus conciliant vis-à-vis des populations. Mais, avec les propos qu’il prononce souvent, cela fait que son image est ternie. Pourtant, c’est un homme suffisamment intelligent qui a de la vigueur.
Kadré Désiré Ouédraogo ?
C’est un homme qui a travaillé au plan international certes, mais qui, à un moment donné, s’est coupé du pays. Il a des partisans qui souhaitent qu’il se présente et qu’il gagne des élections. Tout cela est bien pour notre pays. Si chacun estime qu’il peut apporter sa pierre à la construction du pays, c’est une bonne chose.
Roch Marc Christian Kaboré ?
J’ai un grand respect pour le président du Faso, mais je trouve que ce n’est pas un homme de point. Je trouve qu’il manque d’anticipation. On a l’impression que dans son entourage, il n’a pas de bons conseillers. L’homme en lui-même est quelqu’un de calme mais s’il n’arrive pas à être une personne qui peut taper sur la table, je ne vois pas comment il peut rassembler les gens autour de lui en ce sens que les gens feront toujours ce qu’ils veulent. Aujourd’hui au Burkina Faso, quand il y a des manquements de certains hommes, il faut que les OSC et la population hausse le ton avant que le président se prononce. Ce qui n’est pas le cas dans d’autres pays.
Propos recueillis par Lassané Sawadogo
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