« 100 millions par an, c’est le budget alloué au développement du Cinéma par le Ministère de la culture burkinabè », a confié jeudi, Abdoul-Kader Ouattara alias Almamy KJ, artiste musicien, Secrétaire général du SYNAMUB, devant la presse. Ce montant qu’il juge « dérisoire » représente, à l’entendre, « une avanie au monde du cinéma », étant donné que, dit-il, « le budget de réalisation d’un seul film respectant les standards internationaux peut être supérieur à 100 millions ».
« Cela dénote à quel point le régime MPP et alliés manquent de vision et de volonté criardes pour impulser une dynamique de développement du cinéma en particulier et de la culture en général dans notre pays », a fustigé le SG du SYNAMUB.
Pour le syndicat, certains pays font mieux que la « capitale du cinéma africain ». Prenant l’exemple sur le Sénégal, pays invité d’honneur de ce 27e FESPACO, les conférenciers ont confié que le Pays de la teranga « consacre un budget de plus de 2 milliards pour le développement des industries culturelles ». « Vous ferez donc mieux de vous inspirer d’eux plutôt que de continuer de foncer tête baissée dans vos politiques de privatisation obscène d’un secteur aussi stratégique qui est la culture », a conseillé Almamy KJ.
Il estime aussi que les paroles du ministre en charge de la culture, Elise Fonyama Ilboudo/Sanou sont « aux antipodes » des actes de cette dernière parce que, argumente-t-il, « au lieu de se focaliser sur les vrais problèmes des différentes filières du secteur culturel à savoir le cinéma, la musique, le théâtre, la danse, les arts plastiques et autres pour apporter des solutions structurelles en vue de faire d’elles de véritables leviers de développement, madame la ministre fait plutôt de sa priorité l’acquisition d’un véhicule de 96 millions au grand mépris des problèmes des acteurs que nous sommes ».
Les artistes demandent soutien et encouragement
Il invite donc la ministre à accorder plus de soutiens aux acteurs du secteur de la culture, à l’image du ministère des sports et des loisirs qui a soutenu et encouragé tous ceux qui ont pu, par leurs efforts, hisser le drapeau du Burkina Faso à l’international comme le triple sauteur Hugues Fabrice Zango, l’Homme le plus fort du Monde Iron Biby, etc. Mais dans le secteur de la culture, déplore le principal conférencier, rien n’est fait pour encourager ou soutenir les acteurs. « Des artistes musiciens comme Lady Shine (pour ne citer qu’elle) qui ont remporté des compétitions internationales, n’ont aucunement fait l’objet d’une attention particulière de la part de leur ministère de tutelle », a-t-il regretté.
Pour terminer, le SG du SYNAMUB a rappelé qu’une des recommandations de son syndicat à l’endroit du ministère en charge de la culture a toujours été « d’associer les organisations d’artistes musiciens aux instances où se discute et se décide leur sort conformément aux principes du management 3.0. ». Mais ce plaidoyer, révèle l’artiste musicien Almamy KJ, a toujours été « foulé aux pieds par les autorités en charge de la culture ».
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