Ceci est un témoignage de Yamba Elysée Ilboudo, chauffeur qui a aussi conduit le commando qui devrait tuer Sankara et ses 13 compagnons ce soir du 15 octobre 1987 au Conseil de l’entente. Ce témoignage est extrait du journal d’investigation Courrier confidentiel du 5 octobre 2021.
Yamba Élysée Ilboudo : « Le 15 octobre 1987, vers 16 heures, on était au domicile de Blaise Compaoré, derrière l’Assemblée nationale. Lui-même était à l’intérieur de sa maison(…) Nous, on jouait aux boules et au damier devant la porte. Kafando Hyacinthe, Nabié N’Soni, Ouedraogo Arzouma dit Otis et Maïga Hamidou sont sortis de la maisonnette dans laquelle on dormait quand on était de service et où on gardait nos affaires et qui est collée à la cour de Blaise Compaoré. Hyacinthe Kafando a dit un tel, un tel, embarquez, on part au Conseil. Nabonsséouindé, Nacoulma Wampasba, Sawadogo Idrissa ont embarqué mais il y avait d’autres personnes dont je ne me souviens pas.(…) J’étais chauffeur, Hyacinthe m’a dit de démarrer. Il était mon chef de bord avec Idrissa et Nabonsséouindé derrière. (…) Maïga Hamidou avait la 504 blanche de Blaise Compaoré avec Nabié N’Soni et Ouedraogo Otis dedans plus d’autres personnes (I-129) ».
Par la suite, il affirme : « Nous sommes rentrés au Conseil à gauche par la grande porte. (…) Nous les avons dépassés et nous sommes allés nous arrêter là où Blaise Compaoré dormait. Les gens sont descendus, tout le monde est monté dans le bâtiment. (…) Pendant que je manœuvrais pour aller garer le véhicule, les Hyacinthe sont redescendus et Hyacinthe a dit : on part. Tous ceux qui ont quitté le domicile de Blaise Compaoré et qui étaient dans les deux véhicules ont encore embarqué (…). Au moment de passer devant le bâtiment où le président Sankara était en réunion, juste après le mât du drapeau à notre droite, Maïga a virgulé avec son véhicule et est allé s’arrêter après le couloir du secrétariat. Je voulais le suivre et m’arrêter derrière lui. Hyacinthe Kafando m’a demandé : tu pars où ? En même temps, il a tiré sur le volant et on est allé cogner la porte du couloir du secrétariat. Les gens sont descendus et ont commencé à tirer. (…)
Ouédraogo Nabonsséouindé, Nacoulma Wampasba et Sawadogo ont tourné derrière, vers là où il y avait le véhicule de sécurité de Sankara (I-222, P2) »
« Nous avions tous chacun un fusil kalachnikov avec trois chargeurs plus un pistolet automatique (PA). Certains avaient quatre chargeurs de kalachnikov. Il y avait d’autres armes dans les véhicules, des RPG7 et des fusils mitrailleurs (FM), mais on n’a pas tiré avec » (I-219, I-222, I-226).
Lire la suite du témoignage dans le Courrier confidentiel du 5 octobre 2021.
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