Les travailleurs municipaux de Ouagadougou ont exprimé leur mécontentement au sein de la mairie centrale ce mercredi 14 avril 2021. Ces travailleurs réclament à la mairie deux mois d’arriérés de salaire (février et mars) et rappeler leurs conditions de vie au maire.
Après la première manifestation le 15 mars dernier, les travailleurs municipaux ont encore une fois de plus pris d’assaut la mairie centrale. Ces derniers sont venus manifester leur mécontentement et promettent passer la nuit à la mairie s’ils ne gagnent pas gain de cause. « On est en carême mais on va dormir ici s’il n’y a pas de gain de cause», a dit Sayouba Sankara, manifestant.
Les manifestants disent avoir plusieurs fois tenté de faire entendre leur voix. Ces tentatives sont restées vaines. « Le maire n’essaie même pas de nous écouter. Nous sommes allés voir le Mogho Naaba, le premier ministre, le ministre Clément Pengwendé Clément Sawadogo pour qu’ils discutent avec lui mais zéro. Le maire dit qu’il rend compte au président », confie Sayouba Sankara.
« C’est comme ça vous faites et poussez les gens à être de petits terroristes. Comment on peut vivre deux mois sans salaire ? Monsieur le Maire ne peut pas vivre deux mois sans salaire», fustige M. Sankara.
Plus de 400 personnes de divers corps travaillent à la municipalité centrale, et selon les manifestants, 20 personnes ont perdu la vie et aucune de ces personnes n’a bénéficié de la pension retraite. « L’actuel maire, c’est le deuxième François Compaoré qui est là. Si vous avez ce genre de personnalité et vous dites que vous voulez la réconciliation ici, nous les jeunes on vous dit qu’il n’y aura pas de réconciliation. Deux mois sans salaire, tu deviens un criminel » fulmine le représentant des manifestants.
Promesse de paiement des arriérés de salaire
Pendant la manifestation, les premiers responsables des travailleurs municipaux ont été reçu par le maire Armand Beouindé. À l’issue des échanges avec le Bourgmestre, ces derniers se disent satisfaits de la rencontre car le maire a promis régler les arriérés de salaire dans les 48 prochaines heures afin de leur permettre de mener à bien leur jeûne.
« Le maire a pris l’engagement de résoudre les autres préoccupations posées telles que la régularisation administrative et professionnelle de leur situation les mois à venir. Il a donné des informations que nous estimons que s’il s’en tient à ça, il va rehausser son image », estime Nouphé Bamogo, responsable national chargé de la gestion des conflits au travail, au niveau de la Confédération syndicale burkinabè.
Mireille Sandrine Bado
Minute.bf