« Emmanuel Macron est venu dans la capitale de la France-Afrique, Kemi Seba est venu dans la capitale du panafricanisme », a déclaré, Kémi Séba, de son vrai nom Stellio (Stélio) Gilles Robert Capo Chichi, ce samedi 21 décembre 2019 à Ouagadougou, à l’Université Joseph Ki-Zerbo, au moment où le président français, Emmanuel Macron est en visite chez son homologue ivoirien Alassane Ouattara.
Le Président de l’Urgence panafricaniste, Kémi Seba, panafricaniste et figure de la lutte contre le néocolonialisme est dans la capitale burkinabè où il anime une conférence publique à l’Université l’Université Joseph Ki-Zerbo. « Nous sommes prêts, nous, de « Urgences panafricanistes », à élargir la demande du président Kaboré. Nous sommes prêts à être formés militairement pour défendre nos nations », harangue-t-il devant des centaines d’étudiants burkinabè, en réponse à la déclaration du président nigerien Mahamadou Issoufou qui affirmait que pour lutter efficacement contre le terrorisme, « il faut plusieurs Barkhane ».
Kemi Seba, expliquant le terrorisme exogène dont sont, selon lui, victimes les pays du Sahel, argue que c’est « l’État français qui est le plus grand terroriste ». « Une civilisation est détruite de l’extérieur, uniquement que si elle est rongée de l’intérieur; nos problèmes ne viennent pas seulement de la France. Nous sommes contre l’impérialisme français, nous sommes avec les prolétaires français, les gilets jaunes. Mais quand nous finirons avec la France, nous nous occuperons des autres», a-t-il ajouté.
« Emmanuel Macron accompagné de ses nègres de maison en côte d’Ivoire. Lorsque Emmanuel Macron vient rencontrer Alassane Ouattara, ne vous trompez pas, c’est une stratégie de recolonisation », prévient le Franco-Béninois.
Le rejet du franc CFA
« Nous voulons une fin définitive du FCFA », lancent les étudiants dans la salle. « En 2020, nous allons passer de la contestation symbolique à celle matérielle. La jeunesse africaine a décidé de prendre ses responsabilités et nous allons agir par nous-mêmes », a répondu l’anti-impérialiste. « Les Algériens ont dit à l’impérialisme français, la valise ou le cercueil et l’impérialisme français est parti. Tant que la jeunesse africaine se limitera à la contestation, les colonisateurs dormiront sur leurs lauriers. Les Africains savent là où se trouvent les ambassades françaises, les instituts français; nous n’encourageons pas la violence mais si quelqu’un vient frapper votre mère à côté de vous, vous n’allez pas dire que vous n’êtes pas violent. L’Afrique est notre mère », soutient-il.
Kémi Seba mène depuis 2017, une lutte « contre le néocolonialisme » français. Il dénonce le Franc CFA et le manque de souveraineté monétaire qui touche les pays utilisant cette devise, à travers des manifestations politiques dans l’ensemble des pays d’Afrique francophone, ce qui lui vaut plusieurs expulsions.
En mars 2019, toujours dans le cadre de sa lutte contre le franc CFA, Kémi Séba se rend en Côte d’Ivoire et tente d’y organiser une manifestation. Il en est expulsé vers le Bénin en raison de « risques potentiels de troubles » liés à la manifestation. À son arrivée à Cotonou, il est interrogé par la police béninoise.
En décembre 2019, tout en accusant la France d’être en partie responsable du terrorisme au Sahel, Kémi Séba se met à la disposition des armées régionales, afin de lutter contre les djihadistes. Il propose ainsi, aux présidents du G5 Sahel, la création d’un groupe de « Volontaires civils panafricanistes ».
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