samedi 28 juin 2025
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Affaire guérisseuse de Komsilga : « Ce grave incident doit être considéré comme clos » (Me Paul Kéré)

L’affaire dite de la Guérisseuse de Komsilga n’a pas fini de livrer toutes ses surprises. Alors que l’ensemble du corps des magistrats ont suspendu leurs activités depuis le 31 juillet 2023 pour exiger le retour de dame Amsétou Nikiema à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO), le procureur général de la cour d’appel de Ouagadougou par procuration à son substitut, a sorti un communiqué le 04 août 2023, informant que la mise en cause sera finalement transférée à la maison d’arrêt et de correction des armées (MACA).

Cette décision a accentué la polémique. Beaucoup de citoyens se demandant en effet, la raison pour laquelle une accusée, civile poursuivie pour une infraction à caractère civil, vienne à être transférée dans une prison réservée aux militaires.

Si cette décision continue de susciter l’indignation au sein de l’opinion nationale l’avocat burkinabè Paul Kéré, lui, estime qu’il n’y a pas de quoi en faire tout un tas, l’essentiel étant que la mise en cause soit retournée entre les mains de la justice. Joint par Minute.bf, il appelle d’ailleurs à faire table rase sur « ce grave incident [qui] doit être considéré comme clos », en attendant le procès. « C’est vrai que la soustraction de Dame Nikiéma à un mandat de dépôt régulièrement délivré par le Parquet de Ouaga 2 a créé une vive protestation des acteurs judiciaires et non judiciaires. Mais il faut considérer que Dame Nikiéma est entre les mains de la justice et à disposition du parquet de Monsieur le Procureur du Faso de Ouaga 2 et par voie de conséquence, elle peut être extraite sous les ordres du même Procureur quand il veut. Donc ce grave incident doit être considéré comme clos, la justice reprenant toute sa plénitude », a-t-il déclaré à Minute.bf.

Du reste, il a rappelé que la détention d’un civil à la MACA n’est pas un cas isolé au Burkina Faso. Pour mémoire, a-t-il indiqué, deux dames l’ont déjà été il y a quelques années, sans que cela ne fasse polémique. « Dames Minata Guelwaré et Safiatou Lopez, toutes des personnes civiles et féminines, ont été incarcérées légalement à la Maison d’arrêt et de Correction des Armées sans qu’aucune émotion particulière n’ait été manifestée par quiconque », a-t-il lancé.

Il faut souligner que face au tollé créé par cette affaire, le gouvernement de transition, dans un communiqué, a justifié le transfèrement de dame Nikiema à la MACA, par « des impératifs sécuritaires ». Les autorités ont aussi évoqué des « questions de sécurité nationale », pour expliquer sa libération du tribunal de grande instance Ouaga 2 par l’Agence nationale de renseignement.

Pour l’heure, les activités des magistrats sont toujours suspendues. Mais, selon certaines sources judiciaires, leurs syndicats se réunissent autour du Conseil supérieur de la Magistrature ce lundi 07 août 2023. Réunion au cours de laquelle, les choses devraient se décider quant à la suite à donner à cette affaire.

Minute.bf

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