La coordination des comités de la Confédération Générale du Travail du Burkina (CGT-B) de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) a tenu ce 04 août 2021 une conférence de presse, pour encore dénoncer la non application par le Directeur général (DG) de l’arrêté n°111 du 17 juin 2021. Cette décision de la Cour de cassation demandait l’annulation de l’ordonnance n°159 de la Cour d’appel qui ordonnait la réintégration des 84 agents, « frauduleusement » recrutés à la CNSS. Les conférenciers dénoncent une mauvaise gestion du patron de la CNSS et le juge « bon à la retraite ».
« C’est parce que Lassané Sawadogo (DG de la CNSS) a bénéficié de la fraude qu’il refuse d’appliquer l’arrêt de justice (qui demande l’annulation de la réintégration des 84 agents frauduleusement recrutés à la CNSS) », a estimé Seydou Koné, Secrétaire général (SG) du Comité CGT-B/CNSS. Celui-ci est convaincu que « Lassané Sawadogo a bel et bien des intérêts dans cette fraude d’où son obstination à ne pas appliquer l’arrêt ».
Pour lui, l’homme est même dépassé, ce d’autant plus qu’il « devrait être admis à la retraite depuis 2019 ». Pourtant, il est toujours directeur de la CNSS. Un état de fait contraire à une bonne politique d’emploi d’une nation, selon Seydou Koné pour qui, de son point de vu, l’État devrait encourager plutôt les retraites afin de permettre aux jeunes d’avoir de l’emploi. À la question de savoir s’il était illégal d’être directeur général pour un individu dont l’âge d’admission à la retraite est révolu, la réponse de Seydou Koné a été sans équivoque : « Si Monsieur Lassané Sawadogo avait créé une entreprise Sawadogo Lassané et frères, nous n’allions pas lui demander d’aller à la retraite. La politique de l’emploi encourage à aller à la retraite. On ne peut pas être dans une entreprise qui fait la promotion de la retraite (CNSS, ndlr) et refuser d’aller à retraite ».
En outre, au regard du refus d’appliquer la décision de justice et au regard de la crise que vit la CNSS depuis le feuilleton judiciaire inhérent à l’affaire de recrutement frauduleux de 84 agents qui dure depuis 2018, la CGT-B/CNSS estime qu’il faut débarquer le DG Lassané Sawadogo de la tête de l’institution CNSS. Les conférenciers pense d’ailleurs qu’il est « dépassé « .
« Lorsque le pilote n’est pas bon, c’est sûr qu’on ne peut pas aller loin », a martelé Seydou Koné qui trouve, dans le présent cas de la CNSS, que « le pilote est dépassé ».
Pour conclure, il a indiqué que Lassané Sawadogo fait du deux poids deux mesures dans l’application des décisions de justice à la CNSS. Pour lui, c’est un DG qui prend des décisions « quand ça l’arrange » et qui ne prend pas de décisions « quand ça ne l’arrange pas ».
Hamadou Ouédraogo
Minute.bf