I.C, né en 1983, domicilié à Ouagadougou et père de 6 enfants a comparu devant les juges du Tribunal de grande instance (TGI) Ouaga 1, le mercredi 1er mars 2023. Il lui est reproché les faits de « coups et blessures volontaires » sur l’une de ses femmes. Déclaré coupable, I.C a été condamné à payer une amende de 25 000 F CFA avec sursis, sans une peine de prison.
Selon les faits, courant janvier 2023, I.C. marié à deux femmes, a porté main sur l’une de ses femmes. Sous l’effet de « l’alcool », I.C a « violemment tabassé » sa femme après une dispute. « Oui, je reconnais les faits », a-t-il plaidé après lecture de la charge contre lui. De ses explications à la barre, I.C raconte comment l’incident est arrivé. « J’ai deux femmes dans deux cours différentes. Je devais passer la nuit avec une des deux. J’ai eu une vive dispute avec celle qui devait m’accueillir la nuit. Je suis répartie chez l’autre femme. Arrivée, je suis allé me coucher », raconte-t-il à la barre. « Mais comment êtes-vous arrivée à porter la main sur votre femme ? », questionne le président du Tribunal au prévenu. Tête baissée et silence de cimetière dans la bouche de I.C.
Pour connaître la vérité, les juges lisent le procès-verbal (PV) de la déposition de la victime en question. « C’est mon mari. Je suis rentrée le trouver à la maison, alors qu’il était censé être chez ma coépouse. Je suis venue le trouver, le visage ensanglanté. Je l’ai réveillée pour lui demander ce qui s’est passé. Je lui ai dit d’arrêter de boire l’alcool. C’est quand il s’est levé qu’il a commencé à me frapper de partout. J’ai dû sortir et courir pour sauver ma peau. C’est là que j’ai croisé un passant qui m’est venue en aide et qui l’a dénoncé », lit-on dans le PV de la femme de I.C, qui faut-il, le signifier était absente au procès.
« Effectivement, ce jour, j’avais bu l’alcool. Je l’ai tapée avec la main. Je vous demande pardon », reconnaît et supplie le prévenu I.C.
Le président du Tribunal, a demandé au prévenu de libérer une des femmes s’il n’est pas en mesure de prendre soin d’elles. Mieux, le Président a exigé du prévenu qu’il limite sa consommation d’alcool pour son bien-être et celui de son entourage.
Le Procureur dans ses réquisitions, a ressorti qu’il y avait intention de faire mal à la femme de la part du prévenu, car ce n’est pas un seul coup porté sur la femme, mais « plusieurs coups ». Le ministère public a néanmoins demandé de requalifier les faits de « coups et blessures volontaires » en simple fait de « coups volontaires », en attendant un certificat médical prouvant les blessures de la femme. Le Procureur a requis que le prévenu I.C soit déclaré coupable des faits de « coups volontaires » et condamné à payer 20 000 F CFA.
Le prévenu, « genoux à terre » a demandé la clémence du Tribunal, tout en promettant de ne « plus jamais recommencer, car les quelques jours passés derrière les barreaux [lui] ont appris ».
Les juges du Tribunal, statuant publiquement, en premier ressort et contradictoirement en matière correctionnelle, ont déclaré le prévenu I.C. coupable des faits à lui reprochés et l’ont condamné à payer une amende de 25 000 FCFA avec sursis. Le Tribunal a condamné le prévenu aux dépens.
I.C dispose de 15 jours pour faire appel de cette décision de justice, selon la loi en vigueur au Burkina Faso.
Mathias Kam
Minute.bf