jeudi 19 juin 2025
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Affaire redéploiement : Des enseignants demandent la suspension du processus

La question du redéploiement du personnel enseignant par le Ministère de l’éducation nationale, de l’Alphabétisation et de la promotion des langues nationales (MENA-PLN) continue de faire des gorges chaudes au sein des enseignants qui dénoncent des « redéploiements ciblés », au regard du caractère « arbitraire » de cette mesure qui « viole beaucoup de principes » du guide qui doit encadrer ce redéploiement.

Les manifestants ont été soutenus par Bassolma Bazié, SG du CGT-B

Quatre syndicats que sont la Fédération des syndicats nationaux des travailleurs de l’éducation et de la recherche (F-SYNTER), le Syndicat national des Travailleurs de l’Éducation de Base (SYNATEB), le Syndicat national des personnels d’administration et de gestion de l’Education et de la Recherche (SYNAPAGER) et le Syndicat des travailleurs de l’action sociale (SYNTAS), section Kadiogo, ont manifesté le vendredi 4 octobre 2019 devant le ministère burkinabè de l’éducation nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales (MENA-PLN) contre le redéploiement en cours dans ledit ministère. Ces agents de l’éducation qui précisent qu’ils ne sont pas contre le redéploiement enclenché par leur ministère de tutelle, dénoncent tout de même des manquements dans sa mise en œuvre. « Par principe, nous ne sommes pas contre un redéploiement parce qu’à notre sens, quand on redéploie du personnel, c’est pour aller occuper des postes vacants. Mais on constate que ce n’est pas le cas. Le guide qui doit encadrer le redéploiement a été violé sur beaucoup de ses principes », a signifié Arnaud Bouda, Secrétaire général (SG) du SYNATEB de la section Kadiogo.

Des retraités et des malades redéployés

Les syndicats disent avoir interpellé les autorités sur la violation de certains principes du guide du redéploiement.  Suite à ces interpellations, des listes sont sorties, surtout au niveau post-primaire et secondaire, faisant état d’un redéploiement au niveau régional de plus de deux cent enseignants. « A l’intérieur de ces deux cent, nous avons eu cas de retraités et de malades qu’on redéploie alors que le guide n’autorise pas cela. Nous avons vu des gens qu’on redéploie d’un établissement à l’autre pour les remplacer par deux ou trois personnes dans leur établissement d’origine, comme si c’était de la permutation ou des affectations ciblées », a regretté M. Bouda.

Il ajoute qu’au niveau du primaire, au lieu de constater un trop plein d’enseignants, l’on se retrouve face à une situation de manque parce qu’avec les ratios que l’administration a choisi, à savoir 75 élèves au lieu des 50 comme contenu dans le protocole, il se trouve que presque toute les classes dans la région du centre ont des effectifs au-delà de 75. « Lorsque c’est comme cela, il faut un deuxième maitre pour venir appuyer parce qu’avec cet effectif, c’est comme s’il s’agissait de deux classes », a-t-il indiqué.

Les syndicats demandent la suspension du processus de redéploiement

« Nous avons vu des gens qu’on redéploie d’un établissement à l’autre pour les remplacer par deux ou trois personnes dans leur établissement d’origine »

Les manifestants qui n’ont pas eu accès au MENA-PLN pour transmettre leur doléance parce que leur manifestation a été jugée illégale, ont noté des insuffisances dans le processus du redéploiement. « Quand vous regardez sur le terrain, c’est comme si c’est ciblé. Quand vous enlevez un professeur pour surplus dans un établissement pour l’affecter ailleurs et après vous ramenez deux professeurs dans ce même établissement, quelle était la nécessité ? Ou encore, vous êtes un professeur de français et on vous redéploie ailleurs pour aller faire mathématiques ou physique-chimie. L’administration ne maitrise pas son personnel ou quoi ? Ou, quelqu’un qui va à la retraite et vous dites qu’il est redéployé. Toutes ces choses sont des insuffisances constatées et nous demandons de revoir cela. Nous ne disons pas d’annuler carrément mais de plutôt  suspendre pour régler la question une bonne fois pour toute ».

Les syndicats ont également dénoncé le non-respect des délais de redéploiement, tels que contenu dans le guide, dans lequel, tout devrait se faire entre les mois de juillet et août. « L’année scolaire a déjà débutée. Aujourd’hui, si tu dois rejoindre une autre région, je me demande quelle efficacité tu peux avoir », soutient M. Bouda qui conclut que leur mouvement de ce matin n’a aucunement pour but de bloquer l’année scolaire, comme l’estiment certaines personnes. « C’est le ministère qui organise l’année scolaire et les activités scolaires. Il ne faut pas déplacer les problèmes », martèle-t-il. 

Armand Kinda

Minute.bf

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