La 10e édition des Journées de Concertations Etat-ONG-Association de Développement-Fondations (JNC) s’est déroulée les 22 et 23 septembre 2022 à Ouagadougou, sous la présidence du Premier ministre, Dr Albert Ouédraogo. A travers les JNC, il s’est agi de voir dans quelle mesure, l’Etat et ses partenaires de l’humanitaire peuvent agir en synergie au profit des populations affectées par la situation sécuritaire.
« Toutes les sociétés, qu’elles soient grandes ou petites, fortes ou faibles sont vulnérables aux catastrophes aussi bien naturelles que celles causées par l’homme. De la crise alimentaire, démocratique et climatique aux nombreux conflits visibles et invisibles, ce sont évidemment les populations qui subissent les conséquences à court et à long terme », a souligné Christelle Mavalow Kalhoule au nom des ONG, associations de développement et Fondations qui accompagnent le Burkina Faso. C’est d’ailleurs au vu de cette description qui n’échappe pas aux réalités du Pays des hommes intègres avec notamment la crise sécuritaire que le thème suivant a été retenu : « Crise humanitaire au Burkina Faso : Synergie d’actions Etat/ONG-Associations de Développement et Fondations pour une prise en charge efficace et la résilience des populations affectées ».
En effet, partant des chiffres du Bureau des nations unies de la Coordination des affaires humanitaires, elle a rappelé que « 59,13% des Personnes déplacées internes (PDI) sont des enfants » dont « 180 000 souffraient déjà de malnutrition » à la date de juin 2022.

Aussi, ajoute-t-elle : « dans les régions les plus touchées par l’insécurité et les déplacements (Centre-nord, Sahel, Est, Nord) 12% de la population totale, soit 2,6 millions de personnes auront besoin d’une assistance immédiate pendant la période de soudure. »
De façon globale, ce sont « 3,4 millions de personnes qui seront en situation d’insécurité alimentaire pendant la période de soudure » tout en sachant que la question sécuritaire contribue à aggraver les autres besoins comme l’eau.
C’est en cela que les acteurs du monde communautaire ont salué la tenue des JNC, en ce qu’elles offrent des cadres à l’Etat et ses partenaires ONG/AD et Fondations de « se réunir, se renforcer mutuellement et élaborer des stratégies avec les communautés. »

A ce propos, Christelle Mavalow Kalhoule a relevé que « les ONG/AD et Fondations bien qu’organisées, sont souvent exclues des espaces de décisions », appelant le gouvernement à « des possibilités de dialogues élargies, permanentes et renforcées. »
Mieux, ce fut le lieux pour les structures associatives, de formuler des recommandations au chef du gouvernement dans la gestion de la crise humanitaire. Il s’agit de la mise en place ou du renforcement du dispositif de prise en charge des violences basées sur le genre notamment chez les PDI, de la déclaration de l’urgence alimentaire dans certaines localités de la promotion de « l’éducation à la paix à l’endroit de la jeune génération. »
« Les préoccupations et recommandations ont été notées », a rassuré le chef du gouvernement, saluant les ONG/AD et Fondations pour toutes ces contributions.
Sur ces préoccupations, Albert Ouédraogo a laissé entendre que son gouvernement est à pied d’œuvre pour répondre à la crise alimentaire. Aussi, au plan sécuritaire, il a indiqué que des réformes sont engagées, pour renforcer la lutte contre l’extrémisme violent à travers la réforme de l’armée et le remplacement des VDP par les Groupes communaux de veille et de défense patriotique qui, en plus d’assurer la défense, interviendront dans la prévention et le renseignement.

En outre, revenant sur les soutiens au gouvernement, Dr Albert Ouédraogo a souligné que « de 2017 à 2021, ces organisations ont contribué à hauteur de 97,18 milliards de FCFA pour soutenir la réponse gouvernementale à la crise humanitaire. » Cela a permis, à l’en croire, la réalisation de logements et d’abris; de construction d’établissements scolaires; la réalisation d’ouvrages hydrauliques et d’assainissement, de prises en charge sanitaire, économique, vestimentaire, nutritionnelle et psychosociale, de prise en charge psychosociale, de prise en charge scolaire et d’octroi de bourses au profit d’élèves déplacés…
Pour tout cela, Dr Albert Ouédraogo a salué la tenue des JNC qui permettent de recueillir des propositions, peaufiner les stratégies pour, en synergie, gérer le développement et améliorer le quotidien des populations.
Franck Michaël KOLA
Minute.bf