« Plus que du spectacle », avait promis l’artiste. Eh bien, c’est fait, Imilo Lechanceux puisque c’est de lui qu’il s’agit, a communié avec ses fans comme il ne l’avait jamais fait, ce samedi 18 décembre 2021 dans un Canal Olympia bondé de monde, à l’occasion de ses 10 ans de carrière.
19h, l’espace du Canal Olympia enregistrait quelques rares visiteurs. 20h, le parking commence à se noircir de monde. À 20h30, les chanceux et chanceuses, comme l’artiste les appelle se font de plus en plus sentir et comme l’avait dit la légende du couper-décaler, feu Dj Arafat, « ça vient ! »
A 21h, comme déchaînée, la file indienne pour accéder à la cour du Canal Olympia se densifie, les places sont prises d’assaut par les fans de Imilo Lechanceux.
22h16, tout est fin prêt, les mélomanes ont pris place et commence la première partie du concert. La scène est aux jeunes artistes qui tiennent le public en haleine. L’échauffement finit avec l’artiste Ezekiel Sakoulba qui a fait vibrer le public. Disc-jockey met l’ambiance le temps de transiter à la deuxième partie.
00h10 minute, la lumière tombe, le public se met debout et observe un calme. Quelques notes de guitare et des coups de l’orchestre, la lumière réapparaît et jalli le Fils du Pays.
Coiffé d’un béret rouge comme tous ses danseurs habillés au style des corps habillés, Imilo Lechanceux imite une visite de troupe, dans sa posture de chef du couper-décaler au Burkina. Le suspens n’allait plus durer, face au public, Le Fils du Pays entonne le Ditanyé , repris en chœur avec les chanceux et les chanceuses. L’artiste venait de rendre un hommage aux Forces de Défense et de Sécurité (FDS) qui luttent contre le terrorisme.
Chants, danse et chorégraphie, Imilo Lechanceux a fêté ses 10 ans de carrière
Le spectacle commence, l’artiste replonge à ses débuts avec ses titres « super » ; « mot de passe »; « Burkina nooma »…
Ensuite, vient l’instant des surprises. La star du jour reconstitue son groupe de départ. Les Villageois, puisque c’est d’eux qu’il s’agit, reprennent leur titre éponyme et le public qui n’a rien oublié des paroles, les accompagne.
Comme fatigué, l’assistance réagit moins. L’artiste n’entends pas décevoir. Il sort ses dernières cartouches. Avec le titre à succès, « Wassa wassa », la foule se met en transe, reprennent en chœur la chanson avec l’artiste. La communion entre la star du jour et le public se fait de plus belle.
Le Fils du Pays enchaîne avec « Talaba », un autre de ses tubes et le public se montre plus remuant. Et comme pour valider la performance de l’artiste, des mélomanes font pleuvoir des billets de banque sur lui. Ses collègues Floby, Président Extrator, le célèbre photographe Chekier Photo dd Paris et bien d’autres fans « farotent » sur l’artiste comme on le dit dans le jargon du couper-décaler.
A 1h30 minute, le concepteur du titre « Bakala », Pata Pata Dj surprend et monte sur scène. Apparaissent Smarty, Duden J, Amzy, Toksa, Hugo Boss, la reine de l’Inde Rama la Slameuse… C’est l’heure de la coupure du gâteau.
Après cela, ces grands noms de la musique burkinabè participe à la fête en tenant tour à tour le public en haleine. Le public est entièrement conquis.
On est à 2h du matin. Le spectacle tire à sa fin. Chorégraphie et « roukass-kass » retienent les mélomanes. Les rideaux du concert tombent sur une chorégraphie montée sur la réconciliation nationale.
Imilo Lechanceux a dompté la cour du Canal Olympia. Et à sa descente sur scène, l’artiste n’avait qu’un seul mot : « merci ! ». Le Fils du Pays s’est satisfait de la mobilisation des chanceux et chanceuses à qui il a adressé ses remerciements pour l’avoir porté durant ces 10 ans et pour les années à venir. « Ce n’est pas fini. On continue à Bobo-Dioulasso le 25 décembre », a rappelé la star du couper-décaler.
Franck Michaël KOLA
Minute.bf
